LONDRES (Reuters) - Le marché pétrolier mondial se resserre rapidement avec la baisse de la production du Venezuela, observe l‘Agence internationale de l‘énergie (AIE).
Des problèmes de dette et d‘infrastructures ont abouti à ramener la production vénézuélienne à 1,61 million de barils par jour (bpj) en décembre, avoisinant un creux de 30 ans, et ce seul fait a permis au baril de brut de remonter au-dessus de 70 dollars début janvier, au plus haut de trois ans.
“Au vu de la dette effarante et de la dégradation du réseau pétrolier du Venezuela, il est possible que la baisse (de la production) cette année soit encore plus prononcée (...) Les sanctions financières américaines rendent encore plus difficile la tâche du secteur pétrolier vénézuélien”, observe l‘AIE, l‘organisme qui coordonne les politiques énergétiques des grandes puissances économiques.
Conséquence du manque à produire du Venezuela, la production de l‘Opep (Organisation des pays exportateurs de pétrole) a diminué à 32,23 millions bpj en décembre, et le taux de conformité à l‘accord d‘encadrement de la production est monté à 129%.
En dehors du Venezuela, des problèmes ont également affecté la production en Mer du Nord si bien que l‘offre pétrolière mondiale a diminué de 405.000 bpj par rapport à novembre, à 97,7 millions bpj.
Les réserves commerciales des pays industrialisés ont baissé pour le quatrième mois de suite en novembre et ont sans doute encore diminué en décembre.
L‘Opep et d‘autres producteurs encadrent leur production depuis le 1er janvier 2017 et ils ont l‘intention de continuer cette année afin de ramener les stocks mondiaux au niveau de leur moyenne de cinq ans.
Si ces derniers respectent leurs engagements, le marché serait rééquilibré cette année, estime l‘AIE.
L‘agence maintient à 1,3 million bpj sa prévision de croissance de la demande mondiale en 2018, contre 1,6 million bpj en 2017.
Ce ralentissement de la croissance de la demande, combiné à la hausse de la production des Etats-Unis, risque de peser sur les cours, observe-t-elle.
La rapide croissance de la production des Etats-Unis et la hausse des productions du Canada et du Brésil augmenteront l‘offre hors-Opep de 1,7 million bpj en 2018, après une progression de 700.000 bpj l‘an passé.
Les pays hors-Opep produiront un tout petit peu moins de 60 millions bpj cette année.
“La production de brut des Etats-Unis dépassera les 10 millions bpj, supplantant l‘Arabie saoudite et faisant jeu égal avec la Russie”, dit encore l‘AIE.
L‘agence note que la production des Etats-Unis se calibre en fonction des prix du marché et c‘est pourquoi elle a relevé sa prévision de croissance de cette production cette année à 1,1 million bpj contre 870.000 bpj dans son rapport précédent.