Par Fatima Ouriaghli, Directrice de publication de Finances News Hebdo
Aborder la migration d’une façon humaniste et non répressive : c’est le mot d’ordre qui a découlé de la conférence intergouvernementale tenue les 10 et 11 décembre à Marrakech.
L’adoption formelle du Pacte mondial pour des migrations sûres, ordonnées et régulières (www.laquotidienne.fnh.ma) marque, incontestablement, un tournant majeur dans l’appréciation et le traitement de la problématique migratoire. Elle est l’aboutissement d’un long processus entamé depuis 2016, avec notamment l’adoption par les Nations unies de la Déclaration de New York pour les réfugiés et les migrants.
L’adoption de ce Pacte, après 18 mois de consultations et de négociations intensives au sein des Nations unies, changera-t-elle foncièrement la façon avec laquelle la communauté internationale gère la mobilité humaine ? Même s’il n’est pas contraignant, les Etats signataires souscrivent, en tout cas, aux valeurs qu’il véhicule, particulièrement la souveraineté des Etats, le partage des responsabilités, la non-discrimination et les droits de l'homme.
Pour autant, au-delà de l’adoption de ce Pacte, qui reste certes une victoire importante en apportant une réponse mondiale à la question migratoire, l’enjeu majeur sera de traduire concrètement les engagements pris. Car, comme l’a dit le Roi Mohammed VI dans son message adressé aux participants à cette conférence, «(…) pour l’heure, le Pacte mondial demeure une promesse que l’Histoire jugera. Il n’est point temps encore d’en célébrer la réussite.
Le défi de cette Conférence est de montrer que la Communauté internationale fait le choix d’une solidarité responsable au sujet de la question de la migration».
En attendant, on peut aussi se satisfaire de deux choses : d’abord, ce Pacte est ressenti comme une gifle par tous ces adeptes de discours xénophobes et discriminatoires qui diabolisent l’immigration. Ensuite, il s’inscrit dans la droite ligne de la politique migratoire humaniste initiée par le Souverain. Ce n’est donc pas un hasard si plus de 50.000 immigrés ont été régularisés au Maroc. Et ce n’est pas non plus un hasard si le Royaume abritera le siège de l’Observatoire africain des migrations. ■