Environnement/Equité sociale : L'autre grand défi pour le Maroc

Environnement/Equité sociale : L'autre grand défi pour le Maroc

Industrie autoLa CGEM et le Centre marocain de production propre (CMPP), en partenariat avec l’ONUDI, ont récemment organisé la 4ème conférence de la Green Growth Academy sous le thème «Développement industriel inclusif et durable».

Le Maroc doit relever un défi majeur, celui de réussir l’essor de son industrie, tout en respec­tant les engagements pris sur le plan environnemental, et en assurant l’équité sociale.

‘‘Développe­ment indus­triel inclusif et durable», c’est le thème retenu pour la 4ème conférence de la Green Growth Academy (GGA) orga­nisée en début de semaine par la CGEM et le Centre marocain de production propre (CMPP), en partenariat avec l’Organi­sation des Nations unies pour le développement industriel (ONUDI).

Un thème s'articulant autour de trois domaines prioritaires pour notre pays, à savoir l’industrie (locomotive de la croissance), le développement inclusif, ainsi que le volet envi­ronnemental qui figure, depuis quelques années, parmis les priorités nationales.

Jaime Moll de Alba, repré­sentant résident de l’Organi­sation des Nations unies pour le développement industriel au Royaume du Maroc, a souligné que cette rencontre constituait une opportunité unique pour discuter, échanger et débattre sur l’approche d’un dévelop­pement industriel inclusif et durable du Maroc.

Rappelant au passage le rôle que ce type de développement peut jouer pour assurer les changements structurels et, par conséquent, l’émergence non pas uniquement du pays mais du continent.

«Tout pays aspire à un déve­loppement lui assurant une croissance économique, pour­voyeuse de richesse, d’emploi, d’inclusion et de cohésion sociale. Or, seule l’industrie s’inscrit dans cette vision de long terme nécessaire à la stabilité économique de la nation», a précisé Mohammed Talal, Vice-président général de la CGEM dans son mot d’introduction.

En effet, l’industrie constitue l’un des moteurs de crois­sance de notre économie même si la part du PIB indus­triel dans le PIB global reste faible, soit 14%.

Donner une nouvelle dyna­mique à l'industrie marocaine requiert, entre autres, d’inté­grer deux aspects fondamen­taux, à savoir le développe­ment inclusif et le développe­ment durable.

«Etre inclusif veut dire associer à la fois les PME et la région à cette dynamique industrielle; mais également miser sur l’approche genre et la jeu­nesse. Etre durable signifie une prise en compte des fac­teurs environnementaux mais également être compétitive et socialement responsable», explique le Vice-président général de la CGEM.

La déclaration de Lima sur l’industrialisation des pays en voie de développement avait d’ailleurs mis l’accent sur le rôle de l’industrie inclusif et global pour une croissance économique soutenue.

Le Maroc est donc appelé à relever un défi majeur, celui de réussir l’essor de son indus­trie, tout en respectant les engagements pris sur le plan environnemental, et en assu­rant l’équité sociale.

«Economiquement efficace, socialement équitable et éco­logiquement tolérable, tels sont les trois dimensions du développement durable vers lesquels nous devons orienter nos industries à travers des stratégies parfaitement inté­grées», a rappelé Mohammed Talal.

Le Maroc aspire à devenir leader régional

Une ouverture à l’international concrétisée par les accords de libre-échange avec 55 pays ; un positionnement géoécono­mique qui lui permet d’occuper une place-pivot entre l’Amé­rique, l’Europe, le Moyen-Orient et l’Afrique; une vision économique matérialisée par les plans sectoriels ambitieux et modernes, notamment dans le secteur industriel…, le Maroc a aujourd’hui tous les atouts pour devenir un pôle de référence de développement industriel dans la région.

D’après les chiffres de l’Or­ganisation des Nations unies pour le développement indus­triel (ONUDI), la valeur ajoutée manufacturière par habitant (indicateur-clé de l’industriali­sation d’un pays) est de 319 dollars US pour le maroc, ce qui le place à la 2ème position de la région après la Tunisie avec 616 dollars US.

La stabilité politique, les réformes engagées dans dif­férents secteurs, le lancement de projets d’infrastructures d’envergure, l’amélioration du climat des affaires…, sont autant d’avancées qui ont per­mis au pays de renforcer son attractivité.

Une attractivité qui attire de plus en plus d’investisseurs, des leaders mondiaux dans le secteur de la chimie, de l’élec­tronique, de l’aéronautique et de l’automobile.

Le dernier en date et pas des moindres, l'implantation du deuxième constructeur automobile, le groupe PSA Peugeot Citroën pour un inves­tissement de 6 Mds de DH. Ce mégaprojet qui prévoit la pro­duction de 200.000 véhicules et de 200.000 moteurs par an ainsi que la création de 4.500 emplois directs et 20.000 indirects vient couronner les orientations et les stratégies industrielles du Royaume. Grâce à cette implantation, le Maroc devient ainsi leader en la matière en Afrique et ren­force son statut de destination industrielle crédible.

Toutefois, au-delà des chiffres de création de valeur ajou­tée, d’export et de rentabilité, Mohammed Talal précise qu’il faut se fixer un cap.

En effet, plusieurs questions restent en suspens. Quel Maroc souhaite-t-on avoir ? Avec quelles ressources on tend à y arriver ? Comment seront repartis les fruits de cette croissance entre ceux qui la produisent et ceux qui la consomment ?

Autant de questions qu’a sou­levées Mohammed Talal, en précisant que tels, sont les défis à relever pour réussir un développement industriel inclusif et durable de notre pays.

Quid de l’ONUDI Maroc

L'ONUDI est l'institution spécialisée des Nations unies, chargée de pro­mouvoir et d'accélérer la croissance industrielle durable des pays en déve­loppement et des économies en transition, avec l'objectif de contribuer à l'amélioration des conditions de vie dans ces pays. La présence de l'ONUDI au Maroc remonte à plus de trente ans. Plusieurs projets ont été initiés et réalisés conjointement dans les domaines de l'industrie, du commerce, de l'agriculture et de l'environnement, contribuant ainsi à l'instauration d'un partenariat réussi entre l'Organisation et le Royaume du Maroc. Le nouveau cadre stratégique de coopération entre l'ONUDI et le Maroc pour la période 2013-2017 se veut plus souple et plus flexible. Il porte sur le renforcement des capacités commerciales, la modernisation du secteur industriel et l'amé­lioration de la compétitivité, ainsi que la réduction de la pauvreté à travers la promotion d'activités génératrices de revenus, particulièrement dans les filières à fort potentiel d'emplois et d'exportation, avec le souci du respect de l'environnement.

 

Lamiae Boumahrou

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