Le partenariat public-privé (ppp) est plus que jamais au coeur de l’actualité nationale. Ce qui a sans doute conduit l’école Hassania des travaux publics à placer le Forum EHTP entreprises sous le signe du ppp.
Pour souffler les 18 bougies de son Forum dédié aux entreprises, qui constitue une passerelle entre les étudiants-ingénieurs et le milieu professionnel, l’école Hassania des travaux publics (EHTP) a mis les petits plats dans les grands. Ce Forum, qui a suscité l’intérêt de près de 1.400 visiteurs en 2014, est placé sous le signe du partenariat public-privé pour l’édition de cette année, abritée récemment dans les locaux de l’école à Casablanca. La thématique retenue pour cette année est d’une actualité brûlante vu que le projet de loi n°86-12, relatif aux contrats de partenariat public-privé, fait l’objet de débat à l’échelle nationale. Pour rappel, ce nouveau dispositif a en ligne de mire le renforcement de la fourniture des services d’infrastructures administratives, économiques et sociales en tenant bien évidemment compte des pressions qui pèsent sur les finances de l’Etat. Les exemples récents de contrats de partenariat public-privé dans les pays développés pour ne citer que la France et le Royaume-Uni, témoignent des grandes capacités d’innovation et de financement du secteur privé pour réaliser les ouvrages publics. L’autre vertu des contrats scellés sous la forme d’un ppp, est sa propension à arrimer la commande publique sur l’évaluation préalable des besoins, la maîtrise des coûts et la qualité des services et de leurs paiements en fonction de la performance. Par ailleurs, il est utile de rappeler que le Maroc a accumulé une longue expérience dans le domaine du ppp, comme en témoigne l’existence de plusieurs contrats de concession et de gestion déléguée. D’ailleurs, cette expertise devrait garantir l’efficacité et l’implémentation du nouveau projet de loi n°86-12, qui, selon certains, nécessitent par ailleurs, l’implication de tous les acteurs principaux (Etat, collectivités locales, opérateurs économiques, etc.). Toujours sous l’angle des défis, avec l’entrée en vigueur du nouveau dispositif juridique et au regard des mutations des besoins, les formes de partenariat public-privé au Maroc devront, au cours des années à venir, se tourner vers des secteurs non-marchands (santé, éducation, etc.). En définitive, le nouveau projet de loi inhérent aux contrats de partenariat public-privé ouvre des fenêtres d’opportunités aux secteurs public et privé dans la mouvance de la régionalisation qui a comme centralité les impératifs de développement territorial.
Momar Diao