Développement économique : Ce que veut le Roi

Développement économique : Ce que veut le Roi

 

D’ici trois mois, sera soumis au Roi le projet du nouveau modèle de développement.

Des patriotes, des hommes d'Etat épris du sens de la responsabilité…, c’est ce dont le Maroc a besoin  pour relever les nombreux défis auxquels il fait face.

 

 

 

Le discours du Roi prononcé devant les membres des deux Chambres du Parlement à l'occasion de l'ouverture de la 1ère  session de la 3ème  année législative de la 10ème législature était très attendu. Il a permis, tout au moins, de définir les priorités et rappeler la nécessité de mettre en place un nouveau modèle de développement national susceptible de générer de la richesse au bénéfice de tous les citoyens, dans le cadre d’une croissance inclusive. Un an après avoir justement demandé de revoir le modèle de développement du pays, une nouvelle étape va être franchie, à la lumière notamment des contributions et études produites en la matière depuis quelques mois. Ainsi, affirme le Souverain, il a été décidé de confier à «une commission ad hoc la responsabilité de collecter, d’agencer et de structurer les contributions et d’en élaborer les conclusions et ce, dans le cadre d’une vision à portée stratégique, globale et intégrée».

Cette commission dispose de trois mois pour soumettre le projet du nouveau modèle de développement au Roi, avec des objectifs précis, les leviers à activer et les mécanismes qui vont être retenus pour sa mise en œuvre.

Cette revue en profondeur du modèle de croissance, avec en toile de fond les nombreuses réformes engagées, implique bien évidemment la mobilisation de toute la collectivité. Raison pour laquelle, justement, le Roi a fait appel à la fibre patriotique de tous les citoyens, à commencer par les élus de la Nation.

«Le Maroc a besoin, aujourd’hui plus que jamais, de vrais patriotes, mus par la seule volonté de défendre les intérêts de leur pays, de leurs concitoyens (…)  Que vous releviez de la majorité ou de l’opposition parlementaire, vous avez, plus spécifiquement, la noble et lourde charge de prendre part activement à la dynamique de réforme que connait notre pays. Au sein de cette honorable institution, vous formez une seule et même famille, soudée et cohérente», a notamment dit le Souverain.

Sauf que cette unité affichée au sein de l’hémicycle ne dure malheureusement que l’instant du discours royal. Après, l’arithmétique politique reprend le dessus et les dissensions deviennent criantes, même au sein de la majorité qui doit conduire les grandes réformes attendues. En témoignent les tensions qui existent entre le Parti de la justice et du développement (PJD) et le Parti du progrès et du socialisme d’une part, et le PJD et le Rassemblement national des indépendants (RNI), de l’autre.

Peut-on conduire valablement les affaires du Royaume dans un climat aussi délétère? Evidemment que non. Car, comme l’a dit le Souverain, «la mobilisation nationale et le travail collectif demandent un climat sain et une solidarité renforcée entre les différentes franges de la société». Et cette cohésion est indispensable pour que le Maroc puisse atteindre ses objectifs de développement.

 

L’emploi des jeunes,
une priorité

Aujourd’hui, le Maroc doit relever un défi majeur : le taux de chômage élevé chez les jeunes, malgré quelques petits signes d’amélioration. Les derniers chiffres du haut-commissariat au Plan (HCP) relatifs au marché du travail font en effet ressortir que le taux de chômage est passé, entre le deuxième trimestre de 2017 et la même période de 2018, de 9,3% à 9,1% au niveau national. Les baisses les plus importantes ont été relevées parmi les jeunes âgés de 15 à 24 ans (-0,5 point) et les personnes ayant un diplôme (-0,4 point). En revanche, les hausses les plus importantes ont été enregistrées parmi les adultes âgés de 25 à 34 ans (+0,3 point) et les jeunes citadins âgés de 15 à 24 ans (+0,2 point), fait savoir le HCP. Qui a mis en relief une autre donne problématique : c’est dans la population en chômage que se retrouvent les taux de diplômés d’enseignement général et de formation professionnelle les plus élevés, avec respectivement près de 48% et 17% environ.

Ces chiffres légitiment sans aucun doute les inflexions stratégiques et les réformes structurelles prônées par le Roi afin que les jeunes puissent intégrer le marché du travail. En cela, la formation professionnelle est l’un des leviers sur lequel il faudra s’appuyer, à la condition cependant «qu’elle fasse l’objet de toute l’attention requise, et qu’un contenu et un statut nouveaux lui soient accordés en tant que filière prometteuse», fait remarquer le Roi.  ■

 

 

D. William

 

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