Par Fatima Ouriaghli, Directrice de la publication
Le plan de paix concocté par l’Administration Trump pour résoudre le conflit israélo-palestinien semble d’ores et déjà voué à l’échec. Après plusieurs mois de préparation en coulisse, c’est à Manama, au Bahrëin, que le gendre et conseiller du président américain Donald Trump, Jared Kushner, a choisi de rencontrer, les 25 et 26 juin, des hommes politiques, des personnalités issues du monde des affaires, des membres d’organisations internationales…
Cette conférence, à laquelle n’est pas présent le gouvernement palestinien et tenue sous le slogan «De la paix à la prospérité», privilégie une approche purement économique pour tenter de mettre fin à un conflit dont les racines se prolongent loin dans le temps. Et ce, à travers la mobilisation de 50 milliards de dollars d’investissements sur 10 ans au Proche-Orient. Mais ce plan… de sauvetage économique est d’ores et déjà décrié. Qualifié de mascarade à grande échelle, il ressemble en effet à une escroquerie politique visant à corrompre les esprits et consciences rebelles en Palestine. Car il tait sournoisement l’essentiel pour le moment : le volet politique, avec son pendant, la solution à deux Etats (Palestine et Israël).
D’ailleurs, l’Organisation de libération de la Palestine (OLP) et le Hamas l’ont vivement rejeté, ce dernier précisant que «le peuple palestinien ne capitulera ni ne cédera face aux pressions ou interventions, en particulier «l’accord du siècle» qui vise à liquider le problème palestinien».
Clairement, le peuple palestinien n’échangera jamais le droit de jouir légitimement de ses terres contre des liasses de billets verts. Il n’acceptera pas non plus que la cause palestinienne se transforme en une vaste foire humanitaire.
Cette position de principe a le soutien des pays arabes, mais également de la communauté internationale en général. Et si le Maroc est allé sur la pointe des pieds à Manama, il n’en demeure pas moins vrai qu’il reste fidèle à ses constantes : une solution à deux Etats, vivant côte à côte dans la paix et la stabilité, garantissant l’instauration d’un Etat palestinien indépendant, souverain et viable, dans les frontières du 4 juin 1967, ayant Jérusalem Est comme capitale.
C’est dire que plusieurs signaux laissent présager que ce «deal du siècle» aboutirait plutôt à un flop du siècle. u