Une croissance de 2,3%
Une campagne agricole de 40 millions de quintaux
Ces prévisions restent entourées de fortes incertitudes et sont sujettes à une révision à la baisse si la propagation de la pandémie Covid-19 au niveau mondial n’est pas contenue à court terme.
Après une croissance de 2,3% en 2019, l’économie nationale devrait croitre au même rythme en 2020 estime la banque centrale.
En 2020, pâtissant de l’effet conjugué des conditions climatiques défavorables et de la propagation au niveau mondial de la pandémie Covid-19, la croissance devrait, selon les prévisions de BAM, stagner à 2,3%.
La valeur ajoutée agricole régresserait de 2,7%, avec une récolte céréalière estimée sur la base des données relatives aux conditions climatiques et à l’état de la végétation disponibles au 10 mars, à 40 millions de quintaux, et le rythme des activités non agricoles ralentirait à 2,9%.
En 2021, la croissance enregistrerait un rebond à 3,8%, avec une augmentation de la valeur ajoutée agricole de 8,1%, sous l’hypothèse d’une récolte céréalière moyenne de 75 millions de quintaux, et une amélioration de la croissance non agricole à 3,3%.
Ces prévisions restent entourées de fortes incertitudes et sont sujettes à une révision à la baisse si la propagation de la pandémie Covid-19 au niveau mondial n’est pas contenue à court terme.
Comptes extérieurs
Sur le plan des comptes extérieurs, les données provisoires de 2019 indiquent un net ralentissement du rythme des importations de biens à 2%, résultat essentiellement d’une baisse de la facture énergétique. En parallèle, impactées en grande partie par le repli des ventes des phosphates et dérivés, les exportations ont augmenté de 2,4% après 10,7% en 2018.
En revanche, les recettes de voyage ont marqué un rebond de 7,7% à 78,7 milliards de dirhams, tandis que les transferts des MRE se sont quasiment stabilisés à leur niveau de 2018, soit 64,9 milliards de dirhams. Dans ces conditions, le déficit du compte courant se serait atténué à 4,4% du PIB. Ce dernier devrait s’alléger davantage sur l’horizon de prévision pour revenir à 3,5% en 2020 et à 2,5% du PIB en 2021.
Les importations continueraient à progresser à un rythme modéré en 2020 avant d’enregistrer une accélération en 2021, reflétant principalement l’évolution de la facture énergétique. A l’inverse, les exportations afficheraient une nette accélération, sous l’effet essentiellement de la hausse de la production que devrait connaitre la construction automobile selon les chiffres annoncés par l’usine PSA.
Quant aux recettes de voyage, elles sont prévues en diminution en 2020 en lien avec la propagation de la pandémie Covid-19, mais devraient reprendre en 2021. Pour ce qui est des opérations financières, après le recul observé en 2019, les recettes des IDE devraient se stabiliser à 3% du PIB en 2020 avant de progresser à l’équivalent de 3,2% du PIB en 2021. Tenant compte de la sortie prévue du Trésor sur le marché international en 2020, les RIN progresseraient de 245,6 milliards de dirhams en 2019 à 246 milliards à fin 2020 puis à 251,9 milliards au terme de 2021. Elles devraient ainsi assurer une couverture de plus de 5 mois d’importations de biens et services.
Finances publiques
Concernant les finances publiques, l’exécution budgétaire de 2019 s’est soldée par un creusement du déficit, hors privatisation, à 47 milliards de dirhams, soit l’équivalent de 4,1% du PIB contre une prévision de 3,7% retenue dans la loi de finances. Les recettes ordinaires, hors privatisation, se sont accrues de 4,6%, portées particulièrement par l’encaissement de 9,4 milliards au titre des mécanismes de financement spécifiques.
En parallèle, les dépenses ordinaires se sont alourdies de 4,6%, résultat essentiellement d’une hausse des dépenses au titre des biens et services, alors que la charge de compensation est ressortie en baisse de 9,3% à 16,1 milliards de dirhams. Pour leur part, les dépenses d’investissement ont atteint 70,4 milliards de dirhams, en hausse de 7,3%. A moyen terme, le processus de consolidation budgétaire devrait se poursuivre, à un rythme toutefois plus lent que prévu en décembre.
Le déficit budgétaire, hors privatisation, devrait, selon les prévisions de Bank Al-Maghrib compte non tenu des efforts exceptionnels que le Gouvernement est amené à consentir dans la conjoncture difficile actuelle, connaitre une légère atténuation à 4% du PIB en 2020, puis à 3,9% du PIB en 2021.