Viandes rouges : Faut-il craindre le bœuf américain ?

Viandes rouges : Faut-il craindre le bœuf américain ?

 

Les professionnels marocains se montrent plutôt sereins face à l’ouverture des importations à la viande bovine made in USA.

 

Après la viande de volaille américaine, les viandes bovines sont à leur tour autorisées à être importées et distribuées au Maroc. Voilà plus d’un an que le département d’Etat américain chargé de l’Agriculture et les opérateurs de la filière américaine préparaient cette opération. Les déplacements dans le Royaume se sont succédés pour parvenir à un accord.

Une fois annoncée, l’autorisation de ces importations a suscité quelques inquiétudes au sein de certains professionnels marocains, notamment les éleveurs et les chevillards. Mais d’autres estiment que c’est une consommation de niche, à faible impact sur le marché local.

«L’effet sur le marché ne peut être ressenti que si les importations sont importantes et que le prix est très concurrentiel par rapport au prix local. Une part importante de la viande américaine importée est de type «haute qualité» avec un prix élevé», nous explique Abdelali Ramou, vice-président de la Fédération interprofessionnelle de la viande rouge (Fiviar).

Il faut souligner que le Maroc parvient à assurer son autosuffisance alimentaire en viandes rouges, et que la part des importations ne dépasse pas 4%. Toutefois, la consommation par habitant reste relativement faible, et ne dépasse pas 15 kilos par habitant et par an. L’objectif est d’atteindre 20 kilos dans les 5 années à venir.

La faible consommation de viandes rouges est due essentiellement au pouvoir d’achat limité des ménages, qui optent le plus souvent pour les viandes blanches ou les poissons, moins chers, pour assurer leurs besoins en protéines.

«Les prix à la consommation de la viande de bœuf varient entre 55 et 65 DH/kilo en milieu rural et 60 et 85 DH en milieu urbain. Les viandes américaines ne peuvent faire une grande percée que si leur prix est en dessous de 50 DH. Ce qui n’est pas le cas puisqu’ils seront soumis à un droit de douane de 200%. C’est une niche destinée à des consommateurs biens particuliers», précise Ramou.

 

Contrôle

Le département de l’Agriculture a imposé plusieurs conditions pour valider les importations. La viande sera exclusivement destinée aux hôtels 4 et 5 étoiles et certains restaurants de luxe.

Par ailleurs, les produits doivent répondre à toutes les normes de salubrité et de qualité requises et comporter le label halal. Un certificat sanitaire d’importation de conformité est exigé, garantissant que cette viande ne comporte pas d’intrants conservateurs, de colorants, d’additifs, de résidus d’antibiotiques, hormones ou de médicaments. ■

 


80 millions de dollars de CA

Troisième exportateur de viande ovine dans le monde (après l’Inde et le Brésil) avec plus de 7,3 milliards de dollars, les Américains tablent sur un chiffre d’affaires de 80 millions de dollars au Maroc. Cet objectif peut être revu à la hausse dans les années à venir. La nouvelle politique agricole américaine cherche à diversifier ses débouchés au-delà des marchés traditionnels.


 

 

C.J

 

 

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