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Label décarbonation: 30 experts nationaux déjà formés

Label décarbonation: 30 experts nationaux déjà formés

Ils ont été formés par la Fondation Mohammed VI pour la protection de l’environnement et l’Imanor.

Tous sont des consultants privés travaillant dans des cabinets qui délivrent des bilans carbone, désormais appelés bilans GES au Maroc.

 

Par A. Diouf

Ça avance doucement mais très sûrement dans la gouvernance de la décarbonation de l’économie marocaine. En effet, sur la voie qui va mener prochainement à la mise en vigueur d’un label décarbonation, qui permettra notamment de distinguer les entreprises en décarbonation de celles qui ne le sont pas, la Fondation Mohammed VI pour la protection de l’environnement et l’Institut marocain de normalisation (Imanor) viennent de former 30 experts nationaux sur les nouvelles normes internationales, qui seules peuvent servir d’outils pour le calcul des émissions des GES, la détermination du bilan carbone (bilan GES) et l’élaboration du rapport des GES.

Il s’agit principalement des normes internationales ISO 14062-1, ISO 14064-2 et ISO 14069, qui fournissent une méthodologie pratique à cet effet basé sur cinq (5) principes clés garantissant la crédibilité et la fiabilité de la méthode choisie, à savoir la complétude, la cohérence, la pertinence, la transparence et l’exactitude.

 

Objectif : accélérer la délivrance de bilans GES

Globalement, il faut savoir que la décarbonation consiste tout d’abord à déterminer le bilan GES sur une méthodologie permettant d’identifier les postes d’émission des GES et de quantifier leurs émissions, d’identifier les mesures visant la suppression des GES et de quantifier leurs suppressions. Ces éléments permettent de déduire le bilan GES et d’engager un plan d’action pour ramener ce bilan à un seuil minimal, à travers, d’une part, la substitution des matières premières et facteurs de production qui sont à l’origine des émissions des GES et, d’autre part, le renforcement des moyens de suppression (procédés, équipement de captation des GES, valorisation des GES… ).

«Et pour pouvoir mener à bien un projet de décarbonation, il est nécessaire de s’appuyer sur des méthodes de calcul normalisées et acceptées au niveau international, se faire assister par des consultants maitrisant ces outils de référence mondiale et faire valider le bilan carbone par des organismes compétents et crédibles intervenant à travers des validateurs dûment qualifiés, conformément aux standards internationaux. D’où la formation de ces 30 experts», explique Abderrahman Taïbi, directeur de l’Imanor. Ces experts sont donc d’ores et déjà prêts à accompagner les industriels et exportateurs qui sont directement concernés par la taxe carbone de l’Union européenne (UE), connue sous le nom de Mécanisme d’ajustement carbone aux frontières (MACF), qui entrera en vigueur en octobre prochain.

 

Une grande campagne de sensibilisation programmée

Les industriels et exportateurs seront aidés par l’Imanor et la Fondation Mohammed VI pour la protection de l’environnement, qui ont prévu un grand programme de sensibilisation. En effet, ils vont organiser des séminaires sectoriels et des ateliers de formation en vue de sensibiliser les opérateurs concernés sur les enjeux de la décarbonation, et les former sur les techniques de détermination des GES. A signaler que l’Imanor et ses partenaires institutionnels travaillent aussi sur la future mise en place d’un système de validation des bilans GES au profit des entreprises marocaines.

«Il s’agit notamment d’un label national, dont la délivrance commencera une fois que les experts nationaux auront atteint une masse critique d’entreprises détentrices de bilans GES», souligne Taïbi. La délivrance de ce label vise à qualifier les entreprises méritoires qui pourraient facilement faire face aux barrières non tarifaires mises en place par l’UE, par exemple. «Bien entendu, ce label sera élaboré suivant les standards internationaux les plus exigeants en la matière, ce qui permettra aux produits et services marocains de se vendre avec aisance sur tous les marchés à l’export», détaille le patron de l’Imanor. 

 

 

 

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