Bilan d’étape du gouvernement : l’opposition déplore un Exécutif sans vision

Actualité Politique - Bilan gouvernemental: Avis des groupes d'opposition

 

Le bilan d'étape de l’action gouvernementale, examiné lundi lors d’une séance plénière de la Chambre des conseillers, a suscité des divergences entre les groupes de la majorité qui ont salué un bilan «honorable» et ceux de l’opposition qui y voient un «simple rapport sur les activités des administrations publiques».

Côté majorité, le groupe Justice et Développement a qualifié d’ honorable le bilan de l'action du gouvernement resté fidèle à l’esprit de son programme, saluant les grandes réalisations entreprises dans les domaines sociaux comme en témoigne les chiffres à cet égard.

Le groupe a considéré cette étape comme «décisive» au vu des réalisations accomplies à plusieurs niveaux, citant notamment les avancées tangibles dans l'indice de perception de la corruption, dans l’indice du climat des affaires et dans l'afflux des investissements étrangers, avec à la clé un effort considérable dans le volet relatif à la promotion de l'emploi dans le secteur public.

Ce nouveau souffle social «clair et concret» dans le travail du gouvernement s'est concrétisé au niveau de plusieurs indicateurs tels que l’augmentation du budget du programme «Taysir» et l’élargissement de sa dimension géographique, l'élargissement de l'octroi des bourses universitaires, a de même fait observer le groupe, rappelant que l'adoption du Registre social unifié demeure, en effet, un grand chantier sur lequel le gouvernement devrait travailler par la mise en place des mesures nécessaires.

Le groupe Haraki s’est, à son tour, arrêté sur certains piliers du nouveau modèle de développement venus renforcer les acquis réalisés en termes d’appui à une gouvernance efficace et d'édification de modèles de développement régionaux efficients, soulignant que ce modèle est tributaire d'une nouvelle vision économique établissant de projets ambitieux d’emplois et d'intégration des jeunes, ainsi que d’une réforme fiscale devant réduire la pression sur les entreprises et les citoyens.

Le groupe a insisté sur la nécessité d'accorder plus d’attention aux zones rurales, de renfoncer la cartographie sanitaire et de mobiliser les ressources nécessaires, l’ensemble à la faveur de la cohésion sociale et l’accélération de la promulgation du registre social unifié.

Pour sa part, le groupe du Rassemblement National des Indépendants a indiqué que le bilan du gouvernement prend la forme d’un exercice démocratique incarnant le principe de corrélation entre responsabilité et reddition des comptes, saluant l’importance des réformes entreprises dans de nombreux secteurs, particulièrement la justice, l'agriculture, l'industrie, la pêche maritime, le commerce et les programmes sectoriels y afférents, auxquelles s’ajoute l'importante réforme lancée dans le domaine économique et financier.

Le groupe a souligné l’impérieuse nécessité de hâter la cadence de traitement des problèmes à dimension sociale, tout en renforçant la gouvernance dans les secteurs de la santé et de l'emploi.

«Nous sommes aujourd'hui en phase d’évaluation du bilan d'étape de l’action gouvernementale et l'évaluation réelle sera effectuée avec la fin du mandat gouvernemental», relève ainsi le groupe socialiste, mettant l’accent sur la dimension sociale dans les secteurs de la santé, de l'éducation et de l'emploi, en tant que défis qui se posent pour l’exécutif, appelé d’ores et déjà à l'adoption de politiques publiques citoyennes.

Le groupe constitutionnel démocratique social a expliqué pour sa part que le gouvernement est appelé à mettre en œuvre le reste de son programme, à concrétiser ses promesses et engagements et à répondre aux attentes des citoyens.

Le groupe a appelé à mieux investir cette période pour présenter et asseoir le nouveau modèle de développement et parachever l'arsenal juridique relatif à la Loi suprême du Royaume.

 

Le oui, mais de la CGEM

Quant au groupe de la Confédération générale des entreprises du Maroc (CGEM), il a salué l'effort positif réalisé dans l'amélioration du climat des affaires et la réforme des centres régionaux d'investissement, enregistrant avec satisfaction l'adoption de la loi relative à la création d'entreprises par voie électronique, ayant conduit à un progrès dans l'indice Doing Business.

Par contre, au niveau de l’entreprise, la compétitivité et le niveau de vie des citoyens, la CGEM parle de l'absence d'un impact positif sur les efforts déployés sur le terrain, en raison du caractère limité du modèle de développement, pointant du doigt certaines lacunes entachant le système d'éducation et de recherche, la faiblesse du taux de croissance et le manque d’efficacité de l'investissement.

Pour sa part, le représentant du parti progrès et du socialisme a jugé que le niveau de performance du gouvernement était «positif» dans plusieurs aspects liés principalement à l'augmentation du budget des départements sociaux.

 

 

L’Opposition dénonce une politique de manœuvre

Pour les partis de l'opposition, le constat était tout autre. Ainsi, le groupe Authenticité et Modernité a indiqué que «l’évaluation de chaque bilan ou bilan d’étape requiert de la partie qui l’a élaboré de rappeler ses engagements et ses obligations et de mettre en exergue les mesures entreprises, en se basant sur la politique publique adoptée en la matière et le calendrier prévu pour atteindre les objectifs tracés».

«La gestion gouvernementale demeure sans aucune vision politique clair unissant toutes les composantes de l’exécutif», a déploré le PAM, soulignant que la véritable vision est celle qui octroi à chaque citoyen son statut, son rôle et son droit pour assurer sa stabilité et son bien-être social.

Même son de cloche chez le groupe istiqlalien pour l’Unité et l’Egalitarisme qui a estimé que les chiffres présentés «relèvent d'une politique de manœuvres», soulignant que ces chiffres ont «transformé les résultats en un simple rapport sur les activités des administrations publiques visant à satisfaire certains départements gouvernementaux désorientés».

«La recrudescence du taux du chômage dans la société a atteint des niveaux record ces huit dernières années, jetant le discrédit sur la capacité du gouvernement de réduire ce taux situé à 8,5%», a prévenu le groupe, s’interrogeant sur la portée de «la stratégie nationale en matière d'emploi».

 

Le groupe parlementaire a aussi évoqué le secteur de la santé «qui se trouve dans une situation délicate, compte tenu de la faiblesse et de l'absence d’équipements hospitaliers et du manque énorme en cadres médicaux et infirmiers».

Si le groupe de l’Union marocaine du travail (UMT) a affirmé s'attendre à un discours réel de la part du gouvernement concernant les données économiques, sociales et des droits de l’Homme, le groupement de la Confédération démocratique du travail a mis en garde contre la détérioration du pouvoir d'achat des citoyens et la hausse de la dette publique.

S'agissant du dialogue social, le groupement a noté que la position de la Confédération reposait sur plusieurs piliers, citant à cet égard la transparence, la clarté, l'institutionnalisation, le respect des engagements et contrats et les rôles du mouvement syndical.

La séance plénière consacrée à l’examen du bilan d’étape de l’action gouvernementale se tient conformément à l’article 101 de la Constitution et à l'article 237 du règlement intérieur de la Chambre des conseillers.

 

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