Presse : Morocco first

Presse : Morocco first

Par Fatima Ouriaghli, Directrice de la publication

 

Quel avenir pour la presse écrite ? Ces dernières années, avec notamment l’émergence en force du numérique, beaucoup avaient parié sur la disparition quasi certaine de la presse écrite. Un avenir en pointillé, disait-on.

Pourtant, la presse écrite a su faire preuve de résilience. Elle a réussi à passer par dessus la déferlante du digital et, mieux encore, s’approprier ses codes pour essayer d’en faire une opportunité. A quel prix cependant ? Les entreprises de presse qui ont survécu à la tempête digitale ont dû profondément retravailler leur modèle économique.

Les entreprises de presse marocaines n’ont évidemment pas échappé à la révolution numérique. Et l’ont, au contraire, vécue de façon très rude, dans un marché où les ventes de journaux sont dérisoires et où la publicité a migré vers les médias en ligne.

Celles qui n’ont pu faire preuve d’agilité ont disparu. Les autres survivent grâce à un modèle qu’on peut qualifier de «bionique», avec notamment la combinaison de la presse papier et du digital.

La crise sanitaire due au coronavirus a néanmoins rendu saillant les faiblesses et les fragilités de ces acteurs du monde médiatique, dont la majorité est actuellement… sous assistance respiratoire.

Simplement parce que sur la toile, le challenge économique est le même : être rentable. Ce challenge est d’ailleurs autrement plus difficile, surtout qu’il faut se disputer le petit gâteau publicitaire marocain avec des géants du numériques comme Google ou encore Facebook. En boxe, c’est opposer un mi-mouche à un poids lourd. Un combat perdu d’avance, à moins que les autorités marocaines ne s’en mêlent. Elles avaient entamé des démarches dans ce sens. Où en est-on actuellement ? Difficile de le dire.

Sauf qu’il faudra agir vite pour protéger le marché publicitaire contre ces géants, et conséquemment préserver les entreprises de presse. Ce ne serait pas du protectionnisme, mais du patriotisme. Donald Trump serait-il le seul qualifié à dire «America first» ?

Si c’est pour protéger un secteur comme la presse qui génère des milliers d’emplois et qui assure la pluralité des courants d’opinion, il nous semble tout à fait légitime d’affirmer avec force «Morocco first». Mais si nous n’avons pas le courage de le revendiquer, alors nous nous acheminerons inexorablement vers l’appauvrissement du paysage médiatique, avec la disparition de plusieurs entreprises de presse.

Mais en attendant… En attendant, elles se battent juste avec leurs plumes. En mettant leurs dernières ressources au service des citoyens pour leur apporter la bonne information. L’information juste en ces temps de crise.

 

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