Par Fatima Ouriaghli, Directrice de la publication
Au-delà de son impact sanitaire gravissime, le coronavirus inquiète surtout à cause de ses conséquences économiques. L’inquiétude est bien mondiale. Et le Maroc, qui a vu sa Bourse décrocher lundi de façon spectaculaire (-5,82%), n’y échappe pas.
Certes, nous ne sommes pas dans la même configuration que certains pays qui ont vu leur activité économique ralentir du fait de la propagation du Covid-19, mais du fait de son ouverture sur l’extérieur, l’économie marocaine prête le flanc à nombre de facteurs exogènes.
D’ailleurs, eu égard à l’importance de son ouverture, l’économie nationale fait partie des 20 premiers pays mondiaux directement affectés par le recul de l’activité économique en Chine, selon la CNUCED.
A quel degré serons-nous alors impactés ? S’il n’y a pas encore de données macroéconomiques officielles, il semble bien que les conséquences du coronavirus sur l’économie seront étroitement liées à la durée de l’épidémie, son évolution dans le monde et au Maroc et également au degré dont les chaines de valeur à l’échelle mondiale ont été affectées.
Dans une note récente, l’Alliance des économistes istiqlaliens (AEI) avertit cependant que «notre économie sera aussi impactée par le ralentissement annoncé en Europe. Les secteurs exportateurs et surtout l’artisanat, le tourisme et les secteurs qui en dépendent (transports, commerce, restauration, loisirs, agences de voyages...) en souffriront et ont déjà commencé à en pâtir», prévient l’AEI.
Faut-il alors s’inquiéter ? A l’évidence oui. D’autant que les perspectives de croissance économique risquent d’être fortement compromises. Car, outre l’invité surprise qu’est le coronavirus, l’économie nationale est confrontée à un autre problème de taille : un cruel déficit pluviométrique qui fait planer le spectre de la sécheresse.
Dans une économie où l’agriculture reste la principale locomotive de la croissance, tout cela augure donc une année 2020 particulièrement difficile. Projection à laquelle le haut-commissaire au Plan, Ahmed Lahlimi, adhère, puisqu’il affirme que le Maroc risque de réaliser son pire taux de croissance en deux décennies.