Esprits criminels

Esprits criminels

Par Fatima Ouriaghli, Directrice de la publication

 

La mobilisation au niveau international ne faiblit pas face à une pandémie qui paralyse l’économie mondiale, divise les scientifiques et, surtout, invite à de multiples questionnements en ce qui concerne le déconfinement.

Justement, au moment où le déconfinement fait l’objet de débats houleux et polémiques dans certains pays comme la France, le Maroc, lui, a décidé de prolonger le confinement jusqu’au 20 mai. Un mois supplémentaire durant lequel il faudra se plier à des règles strictes en termes de déplacement en dehors du lieu de résidence, de distanciation sociale, de port de masque obligatoire…

Une prolongation du confinement logique, utile, indispensable ? A l’évidence oui. En vertu du principe de précaution, surtout que certaines pratiques «ramadanesques» comme les regroupements nocturnes, peuvent être des facteurs favorables à la propagation du coronavirus. Au regard, également, de l’augmentation quotidienne du nombre d’infections constatée ces derniers jours. Car malgré toutes les mesures prises, le Maroc égrène ses morts et reste confronté à la multiplication des cas de contamination. Ce mercredi 22 avril à 10 H, on dénombrait 3.377 cas pour 149 décès.

Mais voilà, pendant que tout le monde met les mains dans le cambouis pour lutter contre le coronavirus, les esprits criminels s’invitent dans la partie pour distraire les citoyens et ajouter de la psychose à une situation déjà éprouvante psychologiquement.

Criminels. Le terme n’est pas exagéré. Quand, en ces temps de crise sanitaire, on détourne la parole publique pour en faire le vecteur d’un message fallacieux, à l’instar des propos attribués au directeur de l’épidémiologie et de la lutte contre les maladies au ministère de la Santé, Mohamed El Youbi, c’est criminel (www.laquotidienne.ma). Et c’est d’autant plus grave qu’il s’agit de propos attribués au ministère de tutelle, seule voix autorisée pour donner l’information juste et transparente à l’opinion publique à propos notamment du Covid-19.

Quand certains profitent de cette situation inédite pour confectionner et commercialiser de faux masques de protection, mettant ainsi en danger la vie des citoyens, c’est criminel.

Quand certains se mettent dans la clandestinité pour fabriquer et vendre de faux produits désinfectants nuisibles à la santé publique, c’est criminel.

Quand on surfe sur la fragilité psychologique de certains citoyens pour faire proliférer les fakes news visant à maintenir un climat anxiogène ou encore à encourager un relâchement dans la mise en œuvre des gestes barrières, c’est évidemment criminel.

Cette semaine, le ministre de l’Education nationale, Said Amzazi, a dû publier deux communiqués en moins de 24 heures pour démentir des informations concernant son ministère.

A quoi rime donc tout ça ? Qu’est-ce qui peut légitimer de tels agissements ? En tout cas, à ces esprits criminels, les autorités ont le devoir de répondre avec la plus grande sévérité.

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