Covid-19: Le Maroc des champions

Covid-19: Le Maroc des champions

Par Fatima Ouriaghli, directrice de la publication 


L’après-Covid, tout le monde y pense. Particulièrement au Maroc où le confinement est de rigueur au moins jusqu’au 10 juin prochain.

Les autorités marocaines s’y préparent sur le volet sanitaire, particulièrement délicat, avec le souci de limiter la circulation du coronavirus au lendemain du déconfinement. Elles s’y préparent également sur le volet économique, éminemment important, eu égard à l’immense choc subi par le Royaume dans ce domaine.

Le défi majeur pour le gouvernement n’est pas seulement de faire redémarrer une machine économique moribonde à travers le plan de relance qui sera concocté à cet effet, mais également d’inscrire les perspectives économiques du pays dans une vision plus globale et à long terme qui doit lui permettre de mieux absorber les crises futures.

L’Etat n’a pas hésité à servir volontairement de pare-balles aux entreprises marocaines durement touchées par cette crise sanitaire sans précédent, quitte à fouler du pied les fameux principes de rigueur et d’orthodoxie budgétaires. Le bouclier financier déployé a ainsi pu permettre d’amortir, ne serait-ce que partiellement, le choc et de maintenir en vie le tissu productif. Un tissu productif composé à 95% de TPME, dont la fragilité a été exacerbée par cette crise. Comment ces entreprises pouvaient-elles faire preuve de résilience face à un tel choc, quand elles traînaient déjà de nombreuses faiblesses, comme notamment la sous-capitalisation, des problèmes de trésorerie ou encore l’absence d’investissement ? 

Rappelons un chiffre édifiant publié en novembre dernier par le haut-commissariat au Plan : au cours des trois dernières années, 39% des entreprises seulement ont réalisé des investissements. 

Cette proportion s’élève à 80% pour les grandes entreprises, 49,5% pour les PME et 29,4% pour les TPE. A l’évidence, le Maroc de demain devra donc se construire avec des entreprises fortes, résilientes, mieux structurées, plus ambitieuses... qui ne courront pas se réfugier dans les bras de l’Etat au premier problème. Il faudra multiplier les champions nationaux, à l’image de ce qu’a fait un groupe bancaire de la place, Attijariwafa bank pour ne pas le citer.

Car pour la gestion de la pandémie du Covid-19, l’Etat a joué aux sapeurs-pompiers de façon exceptionnelle. Mais, ses ressources n’étant pas élastiques, il ne peut faire de «l’exceptionnel» une règle générale, d’autant que des crises, il y en aura d’autres. Peut-être même beaucoup plus virulentes que celle générée par le coronavirus.

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