Immobilier : Les mesures de relance tardent à prendre forme

Immobilier : Les mesures de relance tardent à prendre forme

 

Les professionnels sont dans l’expectative et s’impatientent.

 

Par C. Jaidani

 

La crise qui secoue le secteur de l’immobilier semble perdurer. Ni les efforts de promotion fournis par les promoteurs ni les mesures de relance annoncées par le gouvernement n’ont donné l’impulsion escomptée. Les professionnels du secteur, toutes catégories confondues, sont dans l’expectative.

Ce déclin a poussé les opérateurs à revoir sensiblement leur programme d’investissement et procéder à l’ajustement de leur offre. «Les prix ont connu des baisses progressives. Ils sont arrivés à un niveau où ils ne peuvent pas reculer davantage sinon les ventes se feront à perte», explique-t-on auprès de la Fédération nationale des promoteurs immobiliers (FNPI).

Selon la Direction des études et de la prévision financière (DEPF) relevant du ministère de l’Economie et des Finances, «depuis 2011, la production a chuté de 51%».

«Cette crise a trop duré. Elle est généralisée sur tout le territoire national et impacte tous les segments. On note une certaine nuance entre les régions mais les effets collatéraux sont nettement visibles et à plusieurs niveaux. Si elle continue, elle risque d’impacter davantage l’économie nationale. Le manque de visibilité laisse place au doute et décourage les investisseurs», alerte Mohamed Lahlou, président de l’Association marocaine des agents immobiliers (AMAI).

Les différentes analyses présentées jusqu’à maintenant font ressortir que le modèle actuel est à revoir de fond en comble aussi bien au niveau de l’offre que de la demande. La population urbaine devrait passer à près de 70% dans les dix années à venir et il faut compter plus d’un million de ménages supplémentaires.

Les opérateurs appellent à des mesures urgentes de l’Etat comme la baisse des droits d’enregistrement et de conservation foncière. La hausse des coûts de production, notamment le foncier, et aussi ceux du droit d’enregistrement et de timbre fait que l’offre est toujours inadéquate par rapport à la demande.

«Les mesures décidées par le gouvernement comme la subvention octroyée directement aux acheteurs au lieu des promoteurs ne peut donner les effets escomptés dans le court terme. Par ailleurs, il est regrettable que d’autres mesures qui ont été annoncées, ne sont pas encore entrées en vigueur comme la mise à niveau du secteur. Plus on accuse du retard plus il sera difficile de faire redémarrer la machine», explique le président de l’AMAI.

En effet, la restructuration du secteur de l’immobilier est un vœu pieu de tous les professionnels. Plusieurs corps de métiers ont appelé à une restructuration de leur activité à commencer par les promoteurs qui exigent un statut dédié à l’image de ce qui se fait à l’international. C’est le cas aussi des agents immobiliers qui s’inscrivent dans une démarche de professionnalisation.

«Il faut réglementer le métier de promoteur et aussi d’agent immobilier pour redonner confiance aux clients et lutter contre les mauvaises pratiques qui ont entaché l’image de marque des opérateurs du secteur. Par exemple, le projet de loi pour encadrer l’activité des agents immobiliers tarde à venir. Sans vouloir se comparer avec les pays européens, les pays africains sont en avance par rapport à notre pays», déplore notre interlocuteur. ◆

 


Encadré : Quid du locatif ?

Le gouvernement a lancé plusieurs mesures pour encourager le segment du locatif. Plus de 800.000 logements vacants sont recensés. S’ils sont mobilisés pour la location, ils peuvent résoudre une grande partie de la crise et atténuer la pression exercée. Malgré la réforme de la loi sur le locatif, les propriétaires estiment qu’ils ne disposent pas de garantie suffisante pour récupérer leurs logements ou assurer le recouvrement des loyers. «L’assurance loyers impayés doit absolument entrer en vigueur pour encourager les investisseurs dans ce segment. C’est un projet qui a pris beaucoup de temps et il faut convaincre les compagnies de sa pertinence», explique Lahlou. Le sujet a été abordé lors du Conseil national de l’habitat mais le projet n’a pas encore été mis sur les rails.

 

 

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