Coronavirus : Le Maroc devrait connaitre sa première récession depuis 20 ans

Coronavirus : Le Maroc devrait connaitre sa première récession depuis 20 ans

Le PIB reculerait de 1,5% en 2020.

Le déficit budgétaire atteindrait plus de 6% du PIB.

10 millions de Marocains peuvent devenir pauvres ou risquent de sombrer dans la pauvreté.

 

Un groupe de travail a été mis en place par des organisations internationales (Nations-Unies et Banque mondiale ) pour coordonner un appui stratégique à la réponse du Royaume à la crise du Covid-19. Il s'agit tout d'abord d'une évaluation de l'impact stratégique de la pandémie pour éclairer la prise de décision et l'établissement des priorités. Ensuite, coordonner les efforts pour "maximiser un soutien efficace à la réponse nationale". 

 

Nous avons pu consulter l'étude d'impact réalisée dans ce sens par le Programme des Nations-unies pour le développement (PNUD), la Commission économique des Nations Unies pour l'Afrique et la Banque Mondiale. Et le mot est lâché : Récession. 

 

Pandémie et sécheresse 

Avec la propagation de la pandémie du Coronavirus en Europe et dans le Royaume, ainsi qu’une sécheresse aiguë, l’économie du Maroc devrait souffrir considérablement cette année de l'impact négatif de la pandémie du Covid-19. Cette étude montre que le Maroc risque de traverser une période compliquée. Le scénario de base, dont nous avons eu lecture, montre que le PIB reculerait de 1,5% en 2020. Dit autrement, le Maroc enregistrerait  sa première récession depuis plus de deux décennies. 

 

Sur le plan budgétaire, la pandémie aura un impact négatif sur le rythme de l'assainissement budgétaire, les besoins de financement et donc la dette publique. Ces organismes internationaux s'attendent à ce que le déficit budgétaire se détériore à plus de 6% du PIB en 2020. "L'aggravation du déficit s'explique principalement par la hausse des facteurs sociaux et économiques liés à Covid19"

 

D'une part, les dépenses en hausse et, d'autre part, la baisse des recettes fiscales, notamment de l'impôt sur les sociétés, devront faciliter le creusement du déficit. Par conséquent, la dette publique devrait atteindre 73% du PIB en 2020. 

 

Le solde du compte courant devrait s'élargir à environ 7% du PIB cette année.

 

En outre, l'étude estime que 10 millions de Marocains peuvent devenir pauvres ou risquent de sombrer dans la pauvreté à cause de la crise sanitaire. 

 

Cette étude est un préliminaire à l'action de ces organismes internationaux au Maorc. "Les prochaines étapes seront composées d’une présentation et d’une discussion plus approfondie du présent document ainsi que le lancement de l'objectif clé et du plan budgétaire connexe', lit-on en conclusion .

 

A noter que vendredi dernier la Banque mondiale a apporté un premier appui financier au Maroc dans le cadre d'un soutien plus global pour permettre au Moyen-Orient et à l’Afrique du Nord de faire face à la pandémie.

 

 Il s'agit de la restructuration d'un prêt de 275 millions de dollars à l’appui des politiques de développement pour la gestion des risques de catastrophe, assorti d’une option de tirage différé en cas de catastrophe (ou Cat DDO).  La restructuration intègre un objectif relatif à l’aide sanitaire pour permettre le déblocage immédiat de fonds dans le cadre du programme et répondre aux mesures d'urgence.

 

 

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