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Crédit à la consommation : Une reprise conditionnée par la levée des restrictions

Crédit à la consommation : Une reprise conditionnée par la levée des restrictions

Dans cet entretien, Younes Benboujida, Directeur général d’Eqdom, revient pour Finances News Hebdo sur les tendances qui ont caractérisé le marché du crédit à la consommation pendant et après la période du confinement et en aborde les perspectives.

Pour lui, en raison du coût du risque, les organismes de crédit sont plus regardants dans l’octroi des prêts.

 

Propos recueillis par Y. Seddik

 

Finances News Hebdo : Fait assez rare pour être souligné, la production des crédits à la consommation est dans le rouge depuis le début de l'année. Comment expliquez-vous cette situation ?  

Younes Benboujida : La production des crédits à la consommation en début d'année avait connu un bon démarrage. C'est avec l'arrivée de la crise sanitaire au mois de mars que la production s'est quasiment arrêtée net, par le basculement dans un monde confiné. Justement, ce que je voudrais souligner à cet égard, avec un certain recul, c'est que finalement, il n'y a pas eu de crise de la demande.

En réalité, la crise est liée au confinement et aux restrictions imposées par l'état d'urgence sanitaire. La quasi-impossibilité de circuler, de consommer, de poursuivre ses projets, la fermeture des commerces, l'interdiction des rassemblements et donc des événements, la fermeture des frontières... et tout ceci mondialement, par la contrainte, a replié la demande. A mon sens, si les restrictions liées à la crise sanitaire sont assouplies ou levées, la demande, et donc la production, pourrait repartir en courbe de V, plus vite que prévu.  

 

F.N.H. : Comment évaluez-vous aujourd'hui la demande des ménages sur ce mode de financement ?  

Y. B. : Dès  la sortie du confinement au mois de juin, nous avons constaté une reprise de la demande. Tous les projets qui avaient été mis en attente pendant cette période, étaient remis sur la table, et même cette période a créé de nouveaux besoins. Par la force des choses, les conditions d'octroi ont été revues. La demande est  là, mais les organismes de crédit sont plus regardants à l'octroi en raison du coût du risque qui a culminé. Notre enjeu majeur est de le contenir dans une conjoncture qui a touché de plein fouet des secteurs tout entier. 

 

F.N.H. : Cette situation devrait-elle perdurer avec la crise et quels sont les éventuels impacts sur les sociétés de financement ? 

Y. B. : Comme je l'ai précisé, ma conviction est que la reprise est liée à la levée des restrictions dues à l'état d'urgence sanitaire. Si cette situation devait perdurer, les sociétés de financement disposent de fondamentaux solides. Je rappelle que pendant toute cette période, elles ont fait la démonstration d'une grande agilité et résilience en jouant leur rôle de soutien à l'économie, en préservant les emplois et les avantages de leurs collaborateurs, par l'octroi des reports à leurs clients pour les soulager de l'impact de la crise.  

Les sociétés de financement ont également une structure bilancielle solide, et la plupart d'entre elles sont adossées à des grands groupes financiers. La crise finira par passer, mais elle est l'occasion de nous remettre en question et de revoir nos modes de fonctionnement vers des modèles plus résilients. Chez Eqdom, la crise a été l'opportunité de revisiter notre plan stratégique, d'accélérer notre digitalisation, de changer notre identité visuelle... Nous avons continué à investir en l'avenir ! 

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