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Banques : 3 Mds de DH de bénéfices dégagés par les filiales africaines

Banques : 3 Mds de DH de bénéfices dégagés par les filiales africaines

 

Les filiales africaines contribuent à hauteur de 31,4% aux bénéfices des trois majors du secteur bancaire marocain.

Une tendance qui devrait se poursuivre dans les prochaines années.

 

Par A.E
 

L’exercice 2018 aura été une nouvelle fois des plus profitables pour les activités africaines des trois majors bancaires du Maroc.

Les filiales africaines (hors Maroc) d’Attijariwafa bank, Banque Centrale Populaire et BMCE Bank of Africa ont dégagé, l’année passée, un bénéfice agrégé de 3,29 milliards de DH (sur la base des dernières communications financières des 3 grands groupe bancaires).

De ce fait, la contribution des filiales africaines au résultat net part du groupe des 3 banques précitées atteint 31,4% (le RNPG agrégé des trois banques se chiffre à fin 2018 à 10,47 milliards de DH). Autrement dit, près des tiers des bénéfices dégagés par les 3 grandes banques proviennent des filiales africaines. Une manne qui confirme, si besoin en était, le rôle de véritable relais de croissance de ces filiales pour le secteur bancaire marocain.

En 2018, les bénéfices «africains» des trois majors bancaires du Royaume sont en hausse, avec toutefois des nuances selon les banques, leur historique sur le continent et les pays d’implantation.

 

Attijariwafa bank : un bénéfice «africain» de 1,6 Md de DH

Attijariwafa bank est la banque qui dégage, en valeur absolue, le plus de bénéfices de ses activités africaines. En 2018, la Banque de détail à l’international (BDI), la structure qui porte les filiales africaines du groupe, a réalisé un bénéfice de 1,6 Md de DH, en hausse de 2,9% par rapport à l’exercice 2017, en dépit d’une évolution contrastée entre les différents pays de présence et l’existence d’éléments non récurrents négatifs.

A périmètre constant, la contribution de la BDI au RNPG est en légère baisse, puisqu’elle passe de 32% en 2017 à 29,2% en 2018 contre 23% en 2016.

Toujours est-il que la BDI est aujourd’hui la deuxième source de croissance du groupe bancaire. «La situation est contrastée entre les différents pays de présence de la banque», expliquait récemment dans nos colonnes Ismail Douiri, DG d’Attijariwafa bank. Trois pays ont tiré la croissance des résultats : à savoir le Sénégal, la Côte d’Ivoire ainsi que la Tunisie (malgré un effet change négatif). «En Afrique centrale, nous restons dans une situation plus prudente, car cette région sort d’une phase économique délicate liée à la baisse des cours du pétrole», indiquait le responsable.

Quant à l’Egypte, qui pèse déjà 5,1% dans le RNPG du groupe bancaire, 2018 aura été une année de baisse des résultats, due à des conditions macroéconomiques compliquées. «Il faut que nous nous habituions à une volatilité relativement forte dans la contribution de l’Egypte dans nos paramètres de consolidation», soulignait Douiri, qui n’a pas manqué d’ajouter que «l’Egypte reste extrêmement rentable».

 

BCP : la plus forte progression

Il est encore possible «d'extraire de la valeur sur le continent», déclarait Kamal Mokdad, Directeur général de la BCP et de l’International, lors de la dernière conférence de presse de présentation des résultats annuels du groupe. La Banque au cheval est résolument engagée dans un plan de développement à l’international, dont les effets se font clairement ressentir au niveau des résultats financiers.

Les bénéfices issus des filiales africaines se chiffrent à 857 millions de DH en 2018, en forte progression de 75%. Cela représente près de 29% du RNPG.

Par ailleurs, le PNB réalisé par les filiales africaines est en hausse de 14% à 3,2 milliards de DH (en lien avec une croissance organique et un changement de périmètre, avec intégration sur un an de BIA Niger et l’entrée dans le périmètre de BCP Mauritius). Le PNB réalisé sur le continent représente désormais près de 19% du PNB total, et est amené à progresser davantage dans un avenir proche. En effet, ces filiales devront d'ailleurs contribuer à hauteur de 27% dans le PNB du Groupe lorsque la banque aura finalisé «le deal» BPCE. Les deux groupes sont, pour rappel, engagés dans des négociations exclusives à l'issue desquelles BCP devrait récupérer 4 filiales africaines de son partenaire BPCE. «Les dossiers d'agrément sont à l'étude chez les autorités et nous estimons que l'opération sera achevée à la rentrée», confiait Mokdad.

 

BMCE BoA, la plus africaine

BMCE Bank of Africa changera de dénomination pour s’appeler Bank of Africa à partir du 11 septembre 2019. Une appellation loin d’être usurpée : les bénéfices réalisés en Afrique (à travers BoA, la LCB et Banque de développement du Mali) s’élèvent à 835 millions de DH et contribuent désormais à plus de 46% au RNPG du groupe bancaire (1,8 milliard de DH en 2018) contre un poids de 32% du RNPG en 2017. Cette importante percée de la contribution des filiales africaines s’explique, d’une part, par la poursuite de la dynamique commerciale en Afrique. Elle s’explique aussi, d’autre part, par la baisse du résultat au Maroc et, dans une moindre mesure, par celle des activités en Europe.

A noter que le nouveau plan stratégique de BMCE BoA présenté récemment ne remet aucunement en cause cette ADN africain. Bien au contraire. Comme l’a martelé Othman Benjelloun, président de BMCE BoA, «l’Afrique est notre présent et notre avenir».  ◆

 

 

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