SPÉCIAL MRE. Banques: concurrence acharnée sur le segment MRE

SPÉCIAL MRE. Banques: concurrence acharnée sur le segment MRE

Les établissements bancaires se livrent à une rude concurrence pour séduire les MRE.

Les besoins de financement de la diaspora ont évolué pour se tourner davatange vers des projets d’investissement productifs.

 

Cela fait des décennies que les banques marocaines accompagnent les Marocains résidant à l’étranger (MRE). Un accompagnement devenu multiforme, au gré de l’évolution des profils et des besoins de la diaspora, toutes générations confondues. Les MRE constituent donc une belle niche pour les acteurs du secteur bancaire. Ce segment continue, au fil des ans, d’être une véritable opportunité pour les banques marocaines, même si l’Afrique a occupé le devant de la scène au cours de ces derniers exercices.

Sur le terrain, l’offre n’est pas très différente d’une banque à une autre. Des packs aux noms évocateurs (MRE First de Bank of Africa), L’Bled, Ahlan, Bila Houdoud, Bladi Energy…) comprenant des prestations bancaires de base, à savoir un compte bancaire, une carte de retrait et de paiement et des services de consultation à distance (via application ou site Internet), le transfert de cash, le règlement de factures... Les prix non plus ne varient pas.

La différence est de l’ordre de quelques dizaines de DH en moyenne. Sur ce marché, la concurrence est rude entre les établissements bancaires qui ne ménagent pas leurs efforts, offrant parfois même des packages gratuits, sur une durée de 1 an.

Toutefois, avec plus d’un million de clients et une part de marché dépassant 52%, la Banque Populaire est aujourd’hui le leader du segment des Marocains du monde, grâce notamment à l’héritage du passé, puisqu’elle est le premier établissement financier marocain à ouvrir une antenne à l’étranger dès les années 60. Il faut dire que les programmes de digitalisation entrepris par les banques de la place et les politiques de proximité en ligne n’ont pas manqué d’ouvrir de nouveaux horizons et de se rapprocher davantage de ces générations qui gardent, bon an mal an, une attache certaine avec leur pays d’origine.

Financement : pas que l’immobilier

Au Maroc comme ailleurs, le crédit immobilier est un produit d’appel peu margé, qui permet aux banques d’engager ou de maintenir une relation avec leurs clients. Le client non-résident est en général moins intéressant pour la banque qu’un résident qui pourra domicilier ses revenus et son épargne. Presque exclusivement tournés vers l’immobilier, les besoins en financement de la diaspora marocaine ont évolué vers des projets d’investissement productifs.

La crise immobilière de ces dernières années et la baisse d’activité au sein des pays d’accueil ont en effet entraîné une baisse de la demande des MRE en crédits immobiliers. Qu’à cela ne tienne, les banques continuent à offrir des produits de financement immobilier, mais elles ont également diversifié leurs offres vers l’investissement productif.

D’ailleurs, selon les résultats d’une étude lancée par la BCP sur les MDM, 45% de la population interrogée souhaitent initier un projet au Maroc. Un constat qui confirme le lien fort de la diaspora avec leur pays d’origine. Rappelons que tout MRE souhaitant financer un bien immobilier au Maroc est obligé de faire un apport en devises de 20% pour les salariés et retraités, et 30% pour les chefs d’entreprise et les personnes exerçant une profession libérale.

La pandémie affecte les finances des MRE

Sur un autre registre, cette étude montre que la crise sanitaire a modérément affecté les finances des Marocains du monde, puisque seuls 20% d’entre eux déclarent un impact fort sur leurs emplois, leurs revenus et, par conséquent, sur leur stabilité financière. Toutefois, certains sont plus touchés que d’autres. C’est le cas de ceux résidant en Espagne, en Italie et dans les pays du Moyen-Orient, dont un grand nombre exerce dans le secteur des services (notamment la restauration et l’hôtellerie), qui a été fortement impacté pas la crise.

En dehors du contexte de la pandémie, ils déclarent visiter le Maroc 2 fois par an en moyenne et bon nombre d’entre eux envisagent, dans le futur, de s’installer définitivement dans le Royaume. Aussi, selon l’étude, 59% des MRE déclarent posséder une propriété au Maroc. Reste à signaler que cette première enquête réalisée en 2020 a concerné près de 1.500 Marocains de tous âges, résidant dans 10 pays à travers le monde.

 

 

 

 

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