L’annonce de la création de plusieurs multiplex et la reprise ainsi que la rénovation du complexe IMAX devraient nous exciter et nous faire trépigner. Une nouvelle expérience du cinéma associée à de nouvelles activités de loisirs est l’ambitieux projet de l’offre cinématographique et de divertissement au Maroc de Cinerji. Éclairage.
Sièges bancals, charivari incessant, odeurs nauséabondes, bruits suspects, coupures abruptes, atmosphère suffocante, et tant d’incommodités qui feraient rougir les plus dessalés, voilà ce qui nous attendait si l’envie prend de pénétrer dans un de ces cinémas dits populaires. Nous en avions fait l’expérience il y a près d’une décennie. Le souvenir en est impérissable. La séance dure près de deux heures : un naveton français désespérant. Nous sommes les seuls apparemment à s’en soucier. Notre voisin de droite pique un somme réparateur. Celui de gauche est engagé dans une conversation très serrée avec sa compagne. De derrière, montent des relents bizarres. Et l’on discerne, parfois, en dépit du tumulte, un bruit de bouteille qui se pose. Sur ce, notre voisin, enfin réveillé, s’ébroue, puis cherche la sortie. Nous faisons de même. Nul n’ignore que ce genre de salles fait office de tout sauf de cinéma. Lupanar, fumoir, dortoir. Parfois même, il suffit de demander, on se charge de vous livrer fumette et piquette…
On comprend aisément pourquoi les spectateurs désertaient les salles. Certes, la raison était à chercher non seulement du côté de la qualité des salles, mais aussi du côté de celle des spectacles qu’elles proposent. Et là, il y avait fort à faire. Afin de leur en faire reprendre le chemin, Cinerji, premier réseau 100% marocain de complexes cinématographiques, n’a pas hésité à remettre à neuf, de fond en comble, quelques salles, et bien plus encore.
L’urgence était à la réforme
L’IMAX au Morocco Mall de Casablanca a été repris, puis réaménagé pour proposer, dès janvier 2024, une expérience cinématographique inédite, reposant sur des salles qualitatives qui allient premium et confort (sièges, climatisation, catering...), des technologies audiovisuelles de pointe, notamment le son Dolby et les projecteurs Christie qui seront déployés dans toutes les futures salles de cinéma de l’enseigne Cinerji. Réaménagé avec un design intérieur attractif et moderne, à l’image de ce que recherchent les nouvelles générations, en collaboration avec le cabinet Pierre Chican architecture, de l’agence OMA Cinema, le complexe offrira désormais quatre salles pour un plus grand choix de séances et de programmation. «Sa grande salle sera également conçue comme une salle de spectacle», précise le fondateur et PDG de Cinerji, Hakim Chagraoui.
En outre, une série d’ouvertures est également programmée pour le premier semestre 2024 dans la périphérie de Casablanca, à Dar Bouazza et Bouskoura... Un total de 150 salles, soit une capacité de 30.000 places, d’ici 2026. Résumons-nous : un réseau de 25 complexes est programmé à travers le Royaume.
«En se positionnant comme un véritable acteur culturel au service du développement de l’écosystème du ‘’Septième art’’ au Maroc, le réseau Cinerji contribuera à l’essor et à la décentralisation du parc cinématographique du Royaume et se déploiera dans la quasi-totalité des villes moyennes marocaines (…) Au sein de leur environnement social et urbain, nos complexes ont vocation à devenir des ‘’univers’’ culturels de vie et de loisirs, contribuant à offrir aux nouvelles générations, mais aussi aux cinéphiles de tous âges, des espaces créatifs, accessibles et de qualité, qui correspondent à leurs intérêts», souligne Hakim Chagraoui.
Ferait-il temps clair au ciel des salles obscures ? Avec ces quelques lueurs, le doute n’est plus permis et la tourmente qui s’abattait sur les salles de cinéma, depuis plusieurs années, ne semble plus inexorable.