- La zone de libre échange africaine et la libéralisation du ciel africain à l’ordre du jour
- La Conférence des Chefs d’Etat et du gouvernement de l’UA les 28 et 29 janvier
Le 30e Sommet de l'Union Africaine (UA) devrait être un forum où les décisions clés concernant la réforme structurelle de cette organisation panafricaine seront adoptées, a souligné mardi, le ministre éthiopien des Affaires étrangères, Workneh Gebeyehu.
S'exprimant devant la presse, Gebeyehu a indiqué que le sommet abordera des sujets d'envergure couvrant les questions politiques et économiques, y compris la réforme structurelle de l'UA.
Selon lui, la question du développement agricole sera également à l'ordre du jour, puisque de nombreux Africains comptent sur les activités agricoles pour développer leurs ressources et assurer la sécurité alimentaire.
Revenant sur le thème du Sommet, à savoir «Gagner la lutte contre la corruption : une voie durable vers la transformation de l'Afrique», le ministre éthiopien a fait savoir que la corruption était désormais considérée comme un indicateur essentiel de la paix et de la stabilité politique dans les pays africains.
La lutte contre la corruption est un des thèmes centraux du 30e Sommet de l'UA qui a débuté ses travaux, lundi au siège du bloc panafricain, avec la 35e session ordinaire du Comité des représentants permanents (COREP, 22-23 janvier), préparatoire de la 32e session ordinaire du Conseil exécutif (25-26 janvier) qui examinera les différentes questions stratégiques inscrites à l'ordre du jour de la Conférence des Chefs d’Etat et du gouvernement de l’UA (28-29 janvier).
«L'ampleur de la corruption et les efforts de lutte contre cette pratique constituent un critère essentiel de la force institutionnelle et de la bonne gouvernance d'un pays», a estimé le chef de la diplomatie éthiopienne.
L'UA a fait de 2018 l'année de la lutte contre la corruption en Afrique. Dans son discours, lundi, à l'ouverture de la 35e session du COREP, le président de la Commission de l'UA, Moussa Faki Mahamat a affirmé que la pertinence du choix du thème «est évidente, eu égard à l’ampleur du fléau de la corruption sur le continent et à ses effets dévastateurs pour le développement économique, corrosif pour la cohésion sociale et déstabilisateurs pour l’ordre politique».
Intégration économique
Par ailleurs, l’UA entamera les travaux sur l’édification d’un marché unique du transport aérien africain (MUTAA). Cette initiative vise à créer un seul marché unifié du transport aérien en Afrique, à libéraliser l'aviation civile sur ce continent et à y impulser l’intégration économique.
Elle permettra, selon la Commission de l'Union africaine, l'amélioration des niveaux du service aérien, renforcera la concurrence entre les itinéraires ce qui entraînera des tarifs plus compétitifs, stimulera le volume des trafics supplémentaires, favorisera le commerce, les investissements et d'autres secteurs de l'économie et entraînera un accroissement de la productivité et une augmentation de la croissance économique et de l’emploi. A ce jour, le nombre d'Etats membres ayant adhéré à l'engagement solennel en faveur du Marché aérien unique a atteint vingt-trois (Bénin, Botswana, Burkina Faso, Cabo Verde, Congo, Côte d'Ivoire, Égypte, Éthiopie, Gabon, Ghana , Guinée, Kenya, Libéria, Mali, Mozambique, Niger, Nigéria, Rwanda, Sierra Leone, Afrique du Sud, Swaziland, Togo et Zimbabwe), selon la Commission de l’Union africaine, qui rapporte que le MUTAA sera lancé le 28 janvier courant.
Concernant l’intégration régionale, Faki Mahamat a indiqué que la quête d’une intégration économique et d’une unité plus poussée est «en phase non seulement avec les aspiration des promoteurs du panafricanisme et de nos peuples, mais aussi avec les exigences de l’heure».
«Dans un monde de plus en plus compétitifs, marqué par la montée des égoïsmes nationaux, avec leurs relents de xénophobie et de rejets de l’autre, ainsi que par les lourdes menaces qui pèsent sur le système multilatéral, nous n’avons d’autres choix que de serrer les rangs et de mutualiser les efforts», a-t-il appelé, avant de se féliciter des avancées faites en vue de l’établissement de la Zone de libre-échange continental (ZLEC), dont l'acte fondateur devrait être entériné par le Sommet.
La ZLEC, qui est l’un des projets phare de l'Agenda 2063 de l’UA, devrait créer un marché de plus de 1,2 milliard de personnes. Sa mise en place accroîtra considérablement le commerce intra-africain, engendrera des économies d'échelle et des chaînes de valeur régionales, et augmentera les opportunités d'emploi.