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Aid Al Adha : plus on est riche moins on le fête !

Aid Al Adha : plus on est riche moins on le fête !

 

Encore une fois, cette année, la rentrée scolaire va coïncider à quelques semaines près avec la fête religieuse de l’Aid Al Adha, qui sera célébrée la semaine du 20 août au Maroc. Ces deux occasions constituent, chaque année, des moments importants pour les ménages marocains, que ce soit en termes de changements des habitudes ou en termes de contraintes, notamment pécuniaires, qu’elles leurs imposent, comme le rappelle si bien le HCP dans son enquête menée en 2016 à ce sujet et qui avait fait couler beaucoup d'encre. Les ménages marocains, notamment les plus défavorisés, doivent faire face à une double dépense exceptionnelle. Pour les 20% des ménages les moins aisés, le total de cette double dépense dépasserait 78% de leur dépense moyenne totale sur un mois, notait le HCP en 2016.

Selon les données des enquêtes nationales sur la consommation et les dépenses des ménages, réalisées par le Haut Commissariat au Plan, le rituel du sacrifice à l’occasion de la fête de l’Aid Al Adha n’est pas accompli par l’ensemble des ménages marocains : 4,7% d’eux ne l'ont pas accompli en 2013. Cette proportion a baissé, comparativement à la période 2000/2001, où elle avait atteint 5,2%. Le non accomplissement de ce rituel est plus souvent le fait des ménages citadins et individuels. Les ménages urbains sont plus enclins à ne pas sacrifier du mouton que les ruraux (5,9% contre 2,5%). Les ménages individuels constituent la catégorie la moins concernée par le sacrifice de l’Aid Al Adha (46,5%). Cette proportion tombe jusqu’à 0,8% pour les ménages composés d'au moins 6 personnes. 

Par ailleurs, il s’avère que plus on est riche et instruit plus on a tendance à se soustraire à cette obligation religieuse. En effet, près de 12% des ménages appartenant au 10% de la population la plus aisée ne sacrifient pas de mouton à l'occasion de l'Aid, contre moins de 2% pour les ménages relevant des 10% de la population la plus pauvre. De même, 11,6% des chefs de ménage d’un niveau d’enseignement supérieur s’inscrivent dans cette tendance, contre 4% pour les chefs de ménage sans niveau d'instruction.

Le sacrifice de l’Aid Al Adha prélève prés de 29% en moyenne de la dépense globale mensuelle du ménage marocain. Sur la base de cette moyenne, la charge financière sur le budget des ménages est variable selon leur niveau de vie: cette charge représente plus de la moitié (57%) de la dépense globale mensuelle pour les 10% des ménages les plus pauvres, contre 15% pour les 10% les plus aisés. Pour s’acquitter du rituel de sacrifice, les ménages marocains optent pour les ovins dans leur majorité (96,2%). Le reste étant orienté vers les caprins (3,3%), comme c’est le cas notamment en milieu rural, et les bovins (0,5%). Par ailleurs, Aid Al Adha représente près de 41% de la quantité annuelle des viandes rouges consommée par les ménages. Cette dernière est plus élevée pour les 20% des ménages les plus pauvres (65,4%), contrairement au quintile le plus aisé (31,3%).

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