Consortiums d’entreprises exportatrices : Un outil peu exploré

Consortiums d’entreprises exportatrices : Un outil peu exploré

Export

Malgré les efforts déployés pour les promouvoir, on dénombre encore une poignée de consortiums d’entreprises exportatrices au Maroc.

L’activité exportatrice n’est pas une tâche aisée notamment pour les entreprises de taille modeste. A ce titre, il convient de rappeler que les marchés internationaux abritent une concurrence de plus en plus acharnée, de nature à effrayer même les grandes entreprises. Conscient des multiples enjeux du commerce extérieur et de l’impératif de soutenir les entreprises marocaines exportatrices, le ministère délégué chargé du Commerce extérieur a lancé une stratégie nationale Maroc Export Plus, qui a l’ambition majeure de porter la valeur des exportations nationales à 327 Mds de DH à l’horizon 2018. Ce Plan national a toutefois érigé la constitution de consortiums d’entreprises exportatrices en une réelle priorité, puisqu’il a prévu la mise en place d’un Fonds de développement dédié.

Du reste, en dépit des initiatives publiques et des efforts déployés par l’Association marocaine des exportateurs (Asmex) afin de sensibiliser les opérateurs nationaux sur les avantages de «chasser en meute» à l’international, force est d’admettre qu’on dénombre une poignée de consortiums d’entreprises exportatrices juridiquement constitués. Ils exercent, entre autres dans les domaines du textile-habillement, de l’agroalimentaire, du cosmétique et du tourisme. Ce qui montre que du chemin reste encore à faire en matière de sensibilisation au niveau des organisations patronales. Par ailleurs, pour bon nombre de spécialistes de l’entreprise, l’autre obstacle à l’essor des consortiums d’exportation a trait à la culture existante chez certains chefs d’entreprise marocains, qui ont l’habitude d’évoluer en silo et solitaire. Outre la force exportatrice reconnue aux consortiums, ces derniers du fait de leur taille sont à même mieux de négocier des tarifs préférentiels avec les fournisseurs, les banques, les assureurs et avec bien d’autres partenaires.

Pour rappel, il existe au Maroc une palette de mesures incitatives pour l’essor des consortiums. Par exemple, Maroc Export et la Société marocaine d’assurance à l’Export (Smaex) accordent des tarifs préférentiels à ce type de groupement. La fiscalité devrait aussi être davantage attractive.

Par M. Diao

Paroles de pro :

Hassane Chellal Tazi, PDG de la Tannerie Sidi Harazem, et président de l’Association professionnelle des exportateurs de cuir de la région Fès-Meknès

Il est vrai que la stratégie nationale «Maroc Export Plus» accorde une place de choix au développement des consortiums d’entreprises exportatrices. Des mesures incitatives existent aussi. Mais il faut savoir que la grande majorité des entreprises évoluant dans le secteur du cuir n’est pas au courant de cette initiative. Des mesures réalistes doivent être prises afin d’aider notre branche, car nos exportations vers des pays comme la Turquie, jusque-là grand fournisseur de la Russie, sont en chute libre. A l’évidence, cette contre-performance a des incidences négatives sur notre activité (baisse des recrutements et du chiffre d’affaires, recul de l’investissement, etc.). Promouvoir les entreprises exportatrices via l’encouragement des consortiums est certes à saluer, mais il existe d’autres actes tout aussi utiles pour notre secteur. A mon sens, les responsables en charge de l’Industrie et du Commerce extérieur devraient multiplier les visites de terrain pour s’enquérir des réelles préoccupations des exportateurs.

>> Infos pratiques : Création du club export Canada

Un Club export Canada verra le jour dans le cadre du programme de développement des exportations pour favoriser l’Emploi (EDEC). L’objectif visé est de renforcer et de développer les exportations marocaines à destination du Canada. En clair, la mission de ce club est d’épauler les exportateurs marocains afin de se faire une place sur le marché canadien. Des rencontres avec les opérateurs de ce pays d’Amérique du Nord, des tours d’orientation et de formation sur l’accès au marché seront organisés. Pour rappel, l’EDEC, lancé le 18 décembre 2013, est financé à hauteur de 5 millions de dollars canadiens, avec le concours de l’expertise du Centre du commerce international (ITC). Plus précisément, ce programme a pour objectif de soutenir les exportations de trois secteurs (cuir, agro-industrie, produits de la mer), tout en générant des emplois pour les jeunes et les femmes. L’autre ambition de cette initiative d’assistance technique financée par le gouvernement canadien, est d’ériger en fer de lance les produits halal, ceux de terroir et bien d’autres branches dont le potentiel à l’export est important.

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