Non aux cités… fantômes !

Formation professionnelle : Plus droit à l'erreur ! - Éditos Financiers

Par Fatima Ouriaghli, Directrice de la publication


 

Ouf de soulagement pour le chef de gouvernement, Saad Eddine El Othmani, et son équipe : le Roi n’a pas retoqué la feuille de route relative au développement de la formation professionnelle qui lui a été présentée le 4 avril.

Après trois précédentes réunions consacrées justement au programme de mise à niveau de l'offre de formation professionnelle et de rénovation des filières et des méthodes pédagogiques, celle du jeudi dernier a vu le gouvernement réussir son test oral. Avec brio, il faut dire. Si l’on se réfère notamment aux nombreuses réactions positives enregistrées au sein de représentants de plusieurs filières (agroalimentaire, BTP, textile…) et de présidents de conseil régional. Il faut dire que c’est un véritable Plan Marshall pour la formation professionnelle qui a été présenté au Souverain. Tout y est :
mise à niveau de la formation professionnelle existante, adoption d'une démarche pédagogique via l'approche par compétences, formation en milieu professionnel, programmes dédiés aux jeunes qui travaillent dans l'informel pour les accompagner et mise en place d'un système actif d'orientation précoce. Mais la grande trouvaille reste, surtout, la création dans toutes les régions du Royaume de «Cités des métiers et des compétences». Elles devront privilégier des formations qui répondent aux spécificités et aux potentialités de chaque région. Une initiative qui séduit visiblement, et qui semble être en phase avec la vision royale, qui préconisait «une démarche réaliste qui série de manière rigoureuse les priorités en fonction des besoins de l’économie nationale et du marché du travail, des attentes sociales et des aspirations des Marocains».

Reste maintenant pour le gouvernement à passer au concret. On n’attendra pas longtemps, car il est prévu le lancement des constructions de ces cités en janvier 2020, pour une ouverture progressive à la rentrée 2021 et à la rentrée suivante.

Pour autant, l’essentiel n’est pas seulement de construire des cités, mais surtout d’en faire des structures susceptibles de participer valablement à l’insertion professionnelle de la jeunesse marocaine.

Tout cet argent du contribuable qui va être mobilisé (au moins 3,6 Mds de DH) ne devra donc pas servir à ériger des cités… fantômes qui ne répondent pas aux besoins de l’économie nationale.

Le gouvernement est averti.

 

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