Produits Bio : 8.000 hectares déjà

Produits Bio : 8.000 hectares déjà

 

La superficie consacrée au bio, multipliée par 20 depuis 2010.

Un écosystème pour booster les exportations est indispensable.

 

par C. Jaidani

 

L’agriculture biologique connaît un essor remarquable au niveau mondial. Selon l’annuaire statistique «The Organic World Farming», la superficie totale consacrée à ce genre de produit a atteint, à fin 2017, 70 millions d’hectares, soit une hausse de 20% par rapport à 2016, et devrait passer à 85 millions à fin 2018 (dans l’attente des chiffres définitifs).

Le Maroc n’échappe pas à cette tendance, à en croire les experts d’«Oxford Business Group», qui confirment la montée en puissance de la filière dans le Royaume.

La superficie consacrée à ce type de culture est passée de 380 hectares en 2010 à 8.000 hectares actuellement. Tout laisse présager que ce trend haussier devrait se poursuivre pour atteindre 20.000 ha à l’horizon 2025.

La percée de cette activité s’explique par différents éléments, notamment la demande croissante, aussi bien à l’export que sur le marché intérieur, et aussi la marge bénéficiaire attractive générée.

Mais contrairement à d’autres pays où le bio touche quasiment tous les produits agricoles, au Maroc, il concerne essentiellement les produits du terroir et quelques fruits et légumes, délaissant les productions extensives comme les céréales, les légumineuses, le lait, les viandes rouges ou avicoles.

Autre particularité de la production locale : les produits destinés aux marchés étrangers sont très peu transformés. Ils sont le plus souvent commercialisés à l’état brut ou en vrac. De ce fait, le Maroc n’arrive pas à suivre la demande extérieure, tant au niveau du contingentement qu'à celui de la spécificité des produits.

A cet égard, l’Association marocaine des exportateurs (Asmex) a préconisé dernièrement «de créer un écosystème dédié regroupant des producteurs, des distributeurs et des spécialistes du conditionnement pour optimiser l’offre marocaine en mutualisant les services et en créant des synergies».

Les professionnels de la filière souhaitent par ailleurs mettre en place un partenariat public-privé pour encadrer le volet juridique et procédural et fluidifier les relations entre les acteurs du secteur. ◆

 


L’incontournable certification

La certification figure parmi les contraintes majeures des exploitants du bio. Elle est jugée délicate à cause de son processus très rigoureux. Les producteurs sont contrôlés maintes fois et doivent répondre à un cahier des charges bien précis.

La vérification porte sur des critères comme le type de culture pratiqué, les intrants utilisés, les lieux de stockage, la nature des sols, l’environnement climatique et le conditionnement, sans compter les autres contrôles à caractère sanitaire.

Le coût de la certification, lui aussi, dissuade quelque peu les exploitants d’opter pour la bio garantie, d’autant qu’ils ne disposent pas d’assez de visibilité concernant les débouchés. Seuls les grands groupes peuvent s’offrir une telle opportunité. C’est ce qui explique le nombre limité des organismes certificateurs présents au Maroc, qui sont en fait des antennes d’organismes internationaux.

 

 

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