Perspectives économiques mondiales : Le Maroc a une nouvelle étape à franchir

Perspectives économiques mondiales : Le Maroc a une nouvelle étape à franchir

 

La croissance en Europe s’est accélérée, soit 2,3% pour 2017, et ce malgré le calendrier électoral. Les pays émergents (Russie, Brésil) sortent de la récession et contribuent à la croissance mondiale. Les réformes entamées par le Maroc demeurent à faible impact sur la croissance économique.

 

 

L’exercice 2017 tire à sa fin et les pronostics augurent d’une embellie en matière de perspectives économiques mondiales.

En tout cas, un vent de reprise souffle en outre-Atlantique et en Europe. A partir du deuxième trimestre de l’année en cours, la croissance mondiale a changé de palier.

Au troisième trimestre, elle est de l’ordre de 3,6% contre 2,6% en 2016. Elle a été tirée vers le haut en raison de la zone Euro et des Etats-Unis. Les autres pays émergents (Russie, Brésil) sont sortis de la récession et contribuent favorablement à la croissance mondiale.

En matière de commerce mondial, les chiffres dévoilés mardi dernier par l’assureur de crédit Euler Hermes montrent que les échanges extérieurs se sont accrus en valeur (7,5%) et en volume (4,3%).

Comme formulée par Stéphane Colliac, économiste senior Euler Hermes, la seconde bonne note de cette croissance mondiale est que la zone Euro va mieux (2,3% de croissance en 2017 contre 2,1% en 2016), et ce malgré le calendrier électoral. En cause, la confiance du secteur privé qui s’est réaffirmée dans la zone et qui se matérialise dans le retour de la croissance des chiffres d’affaires des entreprises.

Dans ce panorama, c’est la zone Euro qui a le plus surpris à la hausse, devançant les Etats-Unis pour la deuxième année consécutive.

Tout ceci conduit le spécialiste de l’assurance crédit à relever sa prévision mondiale à 3% pour 2017.

Autre indicateur important à prendre en considération est le risque pays. «Les évolutions de notes pays ont changé de direction : maintenant, elles s’améliorent», explique S. Colliac. Et d’ajouter : «Les déséquilibres se sont atténués dans les pays en déficit, et les surplus se sont accrus dans les pays en excédent (sauf la Chine)».

 

Le Maroc entre opportunités et risques

 

 

Le Maroc a une stratégie d’ouverture et de réforme à long terme, mais les résultats ne sont pas encore au rendez-vous. En 2017, la production agricole a bondi de 15%.

Ajoutons à cela le fait que le Maroc bénéficie du meilleur risque (B1) en Afrique. C’est le verre à moitié plein.

En 2018, à cause de la pluie qui se fait désirer aujourd’hui, le soutien serait bien moindre à la croissance globale. Ce qui dénote de l’impact de la pluviométrie sur la croissance économique.

«Hors agriculture, l'électrocardiogramme est quasi plat, malgré une légère accélération attendue en 2018», annonce S. Colliac.

La croissance dans le secteur non-agricole est modique, soit 3%. L’impact de la politique industrielle est pour l’instant très limité. L’économiste enrichit ses propos par le faible impact de l’investissement sur la croissance économique. Le rapport investissement/PIB oscille autour de 33%.

Comparativement à des pays à développement comparable, le taux est bon. Mais s’agit-il du bon investissement si l’on prend en considération qu’il génère un taux de croissance de 3%. Un niveau jugé insatisfaisant, selon S. Colliac et qui résulte de la difficulté à orienter l’investissement vers des usages productifs. C’est le verre à moitié vide.

En 2018, et même si le taux de croissance est révisé à la baisse à cause d’une campagne agricole au-dessous de la moyenne, il n’en demeure pas moins que les exportations constituent une planche de salut. Les analystes tablent sur 1,1 Md d’euros (11,5 Mds de DH) de nouveaux débouchés à capter en 2018 des partenaires traditionnels. ■

 



Défaillance des entreprises : l’hémorragie se poursuit

Le rythme de croissance des défaillances d’entreprises continue. Les secteurs les plus affectés sont le commerce, l’immobilier et le BTP. Ces défaillances sont le résultat, entre autres des délais de paiement très élevés dans les secteurs les plus capitalistiques (machines et équipement) et technologies. Dans ces secteurs, ils sont supérieurs à 230 jours. Une bonne raison pour gripper la machine économique.

 

 

S. Es-siari

 

 

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