Machines agricoles : les ventes en berne

Machines agricoles : les ventes en berne

 

Les ventes de tracteurs neufs tournent au ralenti.

Les professionnels réclament un assouplissement des conditions de financement.

 

Par C. Jaidani

L'effet de la sécheresse se fait sentir directement sur plusieurs activités agricoles à l’image du pôle machinisme. Les ventes de matériel sont en effet en nette régression. Selon les chiffres de l’Association marocaine des importateurs de matériels agricoles (Amima), «le nombre de tracteurs neufs écoulés à fin février 2019, qui est le véritable baromètre de l’activité, ne dépasse pas 173 unités contre 266 au cours de la même période de l’année dernière, soit une baisse de 35%. Le mois de mars devrait lui aussi s’inscrire dans la même tendance».

Le déficit pluviométrique enregistré depuis fin novembre a certes dissuadé de nombreux exploitants de s’équiper ou de renouveler leur parc pour cette campagne agricole. Mais pour les professionnels du secteur, la morosité qui secoue l’activité ne date pas d’aujourd’hui. En dépit d’une augmentation de 8% des ventes au terme de l’année 2018 pour atteindre un volume de 2.529 unités, les réalisations du secteur sont nettement en deçà de la moyenne enregistrée au cours de la période 2009-2013, qui a marqué le démarrage du Plan Maroc Vert. Durant cette période, les ventes ont dépassé régulièrement les 4.000 unités.

«Les contraintes climatiques n’expliquent pas à elles seules cette morosité du secteur. Depuis quelques années, notre activité tourne au ralenti, même lors des saisons pluvieuses. Les agriculteurs, dont la quasi-totalité dépend du crédit bancaire pour s’équiper, trouvent de plus en plus de difficultés pour accéder au financement et à la subvention», souligne Zouhir Imad, président de l’Amima.

Regroupant une dizaine d’importateurs, l’Amima a déjà par le passé appelé à mettre en place un mécanisme plus simple pour assouplir les conditions de financement.

Elle pointe du doigt en particulier le retard pour la mise en place du référentiel des prix des tracteurs et du matériel d’accompagnement discuté avec le département de tutelle et qui a pour objectif de clarifier les conditions techniques pour l’octroi de crédit aux agriculteurs. «La modernisation de l’agriculture nationale passe nécessairement par le développement de la mécanisation. Le Maroc peut augmenter la productivité, les récoltes et maîtriser les aléas climatiques si les exploitants disposent de matériel performant», insiste Imad.

L’Amima redoute par ailleurs que les exploitants n’optent pour le matériel d’occasion, peu performant, et pouvant impacter la qualité des moissons. u

 


Encadré : Le leasing à la rescousse ?

Pour booster les ventes, il devient urgent d’investir de nouvelles pistes comme la diversification des modes de financement. Le leasing agricole s’avère une alternative crédible aux crédits classiques pour donner une nouvelle impulsion à l’activité. «Au Maroc, le secteur agricole ne bénéficie que de 1% des financements du leasing. Pourtant, cette catégorie de crédit peut équiper aisément les agriculteurs et éviter les complications liées aux emprunts classiques. Il existe, dès lors, de fortes potentialités à saisir dans ce domaine. Notre objectif est d’atteindre, à terme, 50% des financements des tracteurs agricoles et autres engins de l’agro-business», souligne Nahid El Massnaoui, Directeur général de CAM leasing, filiale du Groupe Crédit Agricole du Maroc.

 

 

 

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