Investir le marché belge : Quelques bons tuyaux pour les entreprises marocaines

Investir le marché belge : Quelques bons tuyaux pour les entreprises marocaines

 

Wallonia.be, Flanders Internet et Trade, SRIW, BEI, Berd… sont autant de noms à retenir si l’on veut investir le marché belge et, par extension, le marché européen.

 

La «Semaine belge au Maroc» qui se poursuit jusqu’au 17 novembre, est un événement intéressant à plus d’un titre. L’occasion aussi de constater que, malgré les bons liens qui unissent les deux Royaumes, les échanges demeurent assez timides malgré plus de 50 ans de coopération. Ainsi, en 2016, le Maroc est le 44ème client de la Belgique avec 832,2 millions d’euros (+9,7%), et le 60ème fournisseur pour seulement 305 millions d’euros, en recul de 16,4% (L’Algérie est 40ème fournisseur de Belgique pour près d’un milliard d’euros).  La balance commerciale se situe autour de 527 millions d’euros, alors que le pays compte un million de Belges d’origine marocaine !

«Les relations entre les deux pays sont bonnes mais les liens économiques et commerciaux doivent être renforcés», déclare l’ambassadeur du Royaume de Belgique au Maroc, Marc Trenteseau, lors de la conférence organisée par la Chambre de commerce belgo-luxembourgeoise au Maroc autour du «Made in Belgium».

Dans cette perspective de renforcement des liens économiques, il est intéressant pour les entreprises marocaines d’approcher le marché belge. Mais pour cela, certains conseils s’imposent, vu la complexité de ce pays fédéral qui se compose de trois communautés et de trois régions disposant d’une large autonomie et ayant leur particularité.

«La Belgique dispose d’un système complexe mais c’est intéressant pour les entreprises marocaines d’approcher ce marché qui ouvre les voies vers le marché européen», explique le juriste belge Daniel Libin, qui opère dans le cabinet d’avocats Mrini.

Le premier conseil de ce juriste est de se faire connaître ainsi que son projet tout en recueillant des renseignements et avis auprès des professionnels, notamment des cabinets privés ou encore des offices comme Maroc Export, le service au commerce extérieur, mais également auprès de la Chambre de commerce belgo-luxembourgeoise au Maroc, l’Ambassade et consulats du Royaume de Belgique au Maroc.

La première chose à connaître sont les aides publiques mises à disposition des entreprises voulant investir le marché belge, notamment wallonia.be, investi-export.brussels et Flanders Invest and trade, des agences qui couvrent les trois régions de Belgique. En matière d’outils de financement, Daniel Libin donne l’exemple de la SRIW, Société régionale d’investissement de Wallonie, qui est un fonds de seed capital. Sans perdre de vue la BEI et la BERD qui offrent des services et financements dédiés aux entreprises.

Le troisième élément à prendre en considération est la maîtrise des différentes sources législatives qui sont en lien avec le secteur et les activités de l’entreprise et qui peuvent impacter le projet, quitte à se faire assister par des professionnels notamment des juristes !

 

I. B. 

 

Trois questions à Christophe de Nijs, conseiller aux affaires politiques et économiques à l’Ambassade du Royaume de Belgique au Maroc

(photo : Anne Vandormael, Consule Générale du Royaume de Belgique à Casablanca et Christophe de Nijs)

 

Finances News Hebdo : Un programme de coopération d'une enveloppe de 16,85 millions d'euros a été signé en mai 2016 entre les deux pays, sur la période 2016-2020. Il porte sur plusieurs axes, dont notamment la question migratoire et la protection des droits des femmes et des enfants. Peut-on avoir une idée sur les réalisations ?


Christophe de Nijs : Le programme qui s'étend sur 2016-2020 a pris un peu de retard  pour des raisons administratives. La première année est dédiée à l’élaboration des premiers programmes. Comme cela se fait en coordination avec les institutions marocaines, il y a des va-et-vient entre les ministres des deux pays pour s'assurer que cette enveloppe sera utilisée dans la stratégie de développement du Royaume du Maroc. Actuellement, nous sommes dans la phase de finalisation des différents programmes arrêtés. Par conséquent, nous ne pouvons parler de réalisations concrètes, puisque la mise en œuvre de ce programme n’a pas encore démarré.

Nous sommes dans un timing normal à ce genre de programmes, puisqu’ils nécessitent des décisions politiques. Mais ces dernières semaines, les choses avancent bien. Je pense que nous sommes tout près d'un accord dans les domaines sur lesquels nous allons intervenir. Ce nouveau programme, qui est à l'inverse du précédent fortement concentré sur l'infrastructure et l’agriculture, s’articule sur une  coopération plus poussée. C'est une approche Soft qui s'adapte au Maroc, placé aujourd'hui au niveau de pays à revenu intermédiaire. Nous sommes donc dans une étape de transfert de connaissance et d'échange d'expertise.

 

FNH : Dans le cadre de la prochaine visite d’une mission belge au Maroc, quels sont les secteurs identifiés qui pourraient permettre de dynamiser davantage le partenariat entre les deux pays ?


Ch. N : Je ne connais pas encore les secteurs concernés par la visite de cette délégation belge de haut niveau, parce que la préparation concrète de cette mission commencera à partir de début 2018. Elle sera menée par l'agence du commerce extérieur en Belgique main dans la main avec le ministère des Affaires étrangères et les trois régions.

La promotion du commerce extérieur et l'attraction des investissements étrangers en Belgique sont une matière régionalisée. Ces régions ont la latitude de définir les marchés prioritaires. Le Maroc a été retenu pour 2018, mais les réunions préliminaires n'ont pas encore été lancées pour permettre d’identifier ensemble  les villes, secteurs et les entreprises à visiter. Si je devais deviner les villes,  je citerai Casablanca, Tanger et Kénitra.  Mais nous essayerons certes de faire un équilibre entre les régions.

 

FNH : Quelles sont les attentes dans le cadre de la semaine de la Belgique au Maroc ?

Ch. N : L'ambition d'une semaine belge c'est d'avoir des éditions futures et mobiliser d’autres villes, dont les populations sont très représentées en Belgique. 
Certaines villes  sont fort intéressantes pour nous, et avec la manifestation actuelle, nous essayerons de mobiliser les moyens pour développer les programmes pour les MRE et autres. Ce travail est confié à un cabinet d'études, dont la mission principale est d’élaborer une cartographie des populations concernées.

 

 

Propos recueillis par FZO

 

 

 

L’Actu en continu

Hors-séries & Spéciaux