Fièvre aphteuse : les éleveurs dans l’expectative

Fièvre aphteuse : les éleveurs dans l’expectative

 

Plusieurs régions au Maroc sont touchées.

Un programme d’indemnisation des exploitants pénalisés est arrêté.

 

Par C. Jaidani

 

La fièvre aphteuse commence à inquiéter sérieusement les éleveurs. En dépit des assurances du ministère de l’Agriculture, plusieurs exploitants dans différentes régions du Royaume redoutent le pire.

Dans certains souks hebdomadaires, les espaces dédiés au bétail ont été fermés ou, dans le meilleur des cas, n’enregistrent que peu d’activité. C’est le cas de Tlat Sidi Bennour, Khmis Zmamra, Larbaâ Zaouiat Sidi Smail. A mesure que le temps passe, les inquiétudes s’amplifient, car la maladie progresse rapidement. Des cas ont été signalés dans les régions de Khouribga, Fkih Bensalah, Kelaât Sraghna et Tanger.

«J’ai boudé la région de Doukkala pour me positionner plus au Nord à Had Soualem, Tnine de Berrechid ou Larbaa de Oulad Jerrar où l’activité reste assez normale», explique Mohamed Meskini, un marchand de bétail. Et d’ajouter : «Même dans ces sites, la prudence est toujours de mise. Le spectre de la maladie est sur toutes les langues et les éleveurs sont dans l’expectative, estimant que les autorités n’ont pas pris suffisamment de dispositions pour nous protéger».

Du côté du département de tutelle, les communiqués se succèdent ces derniers temps pour dissiper les craintes. Le dernier en date met en exergue les mesures prises pour faire face à cette pandémie, notamment l’accélération de la campagne de vaccination.

Pour circonscrire et stopper la propagation de la maladie, les autorités locales, en coordination avec l’Office national de sécurité sanitaire des produits alimentaires (ONSSA), procèdent à l’abattage et la destruction, dans les exploitations concernées, des bovins infectés, ainsi que les autres animaux sensibles à cette maladie. Les sites contaminés sont, par la suite, nettoyés et désinfectés.

Les pertes enregistrées étant difficilement supportables par les éleveurs, un programme de dédommagement a été décliné pour venir en aide aux exploitants pénalisés.

«L’ONSSA procédera à l’indemnisation des éleveurs à partir de ce mois de février, conformément à la réglementation en vigueur. Les montants de l’indemnisation varient selon le type, l'âge et la race de l’animal, tout en prenant en compte les prix du marché», indique ainsi le ministère de l’Agriculture.

Par ailleurs, les analyses effectuées dans les laboratoires font ressortir que la souche du virus de la fièvre aphteuse est nouvelle et n’est jamais apparue au Maroc.

Ce qui fait dire à certaines sources qu’«elle proviendrait d’Algérie, via des bovins acheminés illégalement, le pays ayant été touché par cette maladie au cours de l’automne 2018». ◆

 


1 million de bovins vaccinés

La campagne nationale de vaccination de rappel des bovins contre la fièvre aphteuse, lancée en janvier 2019, a permis de traiter plus de 1 million têtes de bovins, indique l’ONSSA dans un communiqué daté du 8 février. L’opération se poursuit sur tout le territoire national pour englober l’ensemble du cheptel des bovins.

Dans certaines provinces, telles que Oujda, Boujdour et Laayoune, le taux de vaccination des bovins a atteint les 100%.$

 

 

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