Exportations : les défis qui attendent l’AMDIE

Les défis qui attendent l’AMDIE

 

Le 14 décembre, Maroc Export, l’AMDI et l’OFEC fusionneront pour devenir l’Agence marocaine de développement des investissements et exportations (AMDIE). Cette super-agence de promotion des exportations aura du pain sur la planche. 

 

 

«Ça y est ! C’est acté. Le 14 décembre 2017, Maroc Export disparaîtra au profit de l’Agence marocaine de développement des investissements et exportations (AMDIE), qui va intégrer également l’Agence marocaine de développement des investissements (AMDI) et l'Office des foires et des expositions de Casablanca (OFEC)», confie un cadre du Centre de promotion des exportations (Maroc Export) qui souhaite garder l’anonymat.

Notre interlocuteur qui a assisté à la récente réunion d’informations au sujet de la future agence avec le ministre de tutelle, Moulay Hafid Elalamy, n’en est pas sorti davantage édifié sur l’organisation et le nom du futur patron de l’entité publique, qui aux yeux de certains sera une superstructure.

«Nous avons posé beaucoup de questions auxquelles nous n’avons pas encore de réponses», confie-t-il. Et d’ajouter : «Le personnel de Maroc Export (environ 200 employés) sera transféré à Rabat. Ce qui ne sera pas facile en termes de commodité, car plusieurs familles sont appelées à déménager».

Au-delà de ces remarques, le cadre de Maroc Export a laissé entendre que ses collègues devraient travailler en fonction des écosystèmes mis en place dans le cadre du Plan d’accélération industrielle 2014-2020. Pour rappel, ce dernier ambitionne, entre autres de générer près de 500.000 emplois à terme. Au-delà des confidences qui ne manquent pas d’intérêt, il est judicieux de s’interroger sur les multiples défis que l’AMDIE devra relever.

 

Diversifier les débouchés

 

Contacté par nos soins, Hassan Sentissi, opérateur dans le domaine des produits halieutiques et président de l’Association marocaine des exportateurs (Asmex), n’a pas manqué de préciser que la fusion des trois entités publiques comme mentionné plus haut (Maroc Export, AMDI et OFEC) et qui va donner naissance à l’AMDIE, est une décision éminemment politique.

Et d’ajouter: «La participation de l’Asmex au Conseil d’administration de la future agence publique est un fait normal, en raison de la vocation des deux entités».

Au registre des multiples challenges de l’AMDIE, notamment le volet des exportations, la réponse du président des exportateurs marocains a le mérite d’être claire : «Au cours des années à venir, il faudra exporter davantage de produits vers un maximum de pays». En d’autres termes, l’une des tâches proéminentes de la future agence sera de contribuer substantiellement à la diversification et à la sophistication des produits exportables vers les marchés porteurs.

Soulignons que pour l’heure, en moyenne, la valeur des importations nationales tourne autour de 400 Mds de DH et celle des exportations se chiffre à près de 200 Mds de DH. A ce titre, force est de constater que les acteurs nationaux en charge de la promotion du label «Made in Morocco» à l’étranger devront mieux jouer leur partition afin de remédier au déficit structurel de la balance commerciale. ■

 

Mieux répondre aux besoins du continent

 

L’Union européenne continue de s’arroger entre 64 et 67% des ventes à l’étranger du pays même si la part de l’Afrique progresse. Certains professionnels sont convaincus que l’accroissement des exportations marocaines vers l’Afrique et d’autres régions (Moyen-Orient, Asie, Amérique du Nord) ne doit pas se faire au détriment de l’Union européenne, qui reste tout même le premier partenaire économique du Royaume.

«L’AMDIE et les opérateurs économiques devront tout de même s’atteler à répondre aux besoins croissants exprimés par l’Afrique», fait-on remarquer du côté de l’Asmex, qui compte faire profiter à la future agence ses 34 ans d’expérience en matière d’exportation et toute l’étendue de son expertise technique.

Cela dit, au registre de la promotion des IDE au Maroc, la tâche pour l’entité de promotion sera moins ardue, car l’attractivité du pays aux yeux des investisseurs étrangers ne cesse de croître pour des raisons que l’on devine aisément (qualité des infrastructures, amélioration de la qualité de la main-d’œuvre, stabilité politique, etc.).

En revanche, tout l’enjeu réside au niveau du développement des investissements nationaux privés pour le moins modestes par rapport aux investissements publics. En définitive, ce qu’il y a lieu de souligner, c’est l’espoir et l’optimisme suscités par l’AMDIE auprès des exportateurs marocains qui saluent la représentativité de son Conseil d’administration. ■

 

M. Diao

 

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