Etablissements publics/Postes à pourvoir : des femmes peut-être ?

Etablissements publics/Postes à pourvoir : des femmes peut-être ?

 

Cherche DG pour la CNSS et PDG pour CIH Bank.

 

Par D.W

 

Le Roi Mohammed VI a procédé, le 7 février, à plusieurs nominations, dont deux ont particulièrement suscité l’intérêt des observateurs. La première concerne Ahmed Rahhou, actuel PDG de CIH Bank, nommé ambassadeur du Maroc auprès de l’Union européenne, tandis que la seconde est la nomination du patron de la Caisse nationale de sécurité sociale, Said Ahmidouch en tant que wali de la région Casablanca-Settat, gouverneur de la préfecture de Casablanca.

Forcément, se pose la question de leurs successeurs éventuels à la tête de ces établissements.

Mais qui pour prendre les rênes de CIH Bank et de la CNSS ?

Actuellement, tout nom avancé ne serait que pure spéculation. Quoique, dans le marché, certains noms circulent déjà. Et l’on se doute bien que parmi ceux qui peuvent prétendre à ces postes, il n’est fait mention d’aucune femme.

Au Maroc, cela s’est installé dans la conscience collective et est devenu quasiment une normalité. Oui, ce sont les hommes d’abord.

D’ailleurs, il est assez aisé de le remarquer : pratiquement toutes les grandes institutions publiques au Maroc sont dirigées par des hommes. Nezha Hayat, à la tête de l’Autorité marocaine du marché des capitaux, Fathia Bennis, qui dirige le dépositaire central Maroclear, ou encore Dounia Taarji, présidente du Directoire du Fonds Hassan II pour le développement économique et social, font figure d’exception dans cet environnement très masculin.

Il y a comme un plafond de verre que l’on n’arrive pas encore à briser et qui empêche les femmes d’arriver au sommet de la hiérarchie.

Faire évoluer les mentalités, c’est accepter qu’il existe des compétences féminines au Maroc capables de diriger valablement de grands établissements publics.

C’est aussi accepter que le Royaume, dans le cadre de ses ambitions de développement, ne peut se permettre de faire abstraction de toutes ses femmes qui peuvent apporter leur contribution à l’édification d’un Maroc moderne. Le Roi Mohammed VI disait d’ailleurs, à juste titre, dans son discours d’ouverture de la nouvelle législature, le 13 octobre 2017, qu’il faut «une prise de conscience de la nécessité de faire évoluer les mentalités qui font obstruction à la réalisation du développement global que nous souhaitons».

Il faut donc faire tomber ces remparts que constituent souvent le machisme et les normes sociales rétrogrades et laisser s’exprimer les talents féminins. Le Maroc a d’ailleurs tout à y gagner, et ce d’autant que plusieurs études, dont celles élaborées par la société de conseil Women Equity, montrent que les entreprises dirigées par les femmes enregistrent, en général, une meilleure rentabilité.

Suffisant pour qu’on voit des femmes à la tête de la CNSS et de CIH Bank ? Ce serait en tout cas une première dans l’histoire de ces deux établissements. Encore davantage pour CIH Bank qui, en 2020, fêtera ses 100 ans d’existence.

 

 

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