- Le déficit hydrique s’est nettement atténué.

- 5 millions d’hectares ont été emblavés, dont 4,3 semés.

Plus de peur que de mal ! Les inquiétudes des professionnels suite au mauvais démarrage de la saison commencent à se dissiper.

La campagne agricole évolue en effet dans des conditions de plus en plus favorables, et le cumul pluviométrique affiche désormais un niveau satisfaisant.

Peu d’observateurs, y compris parmi les plus optimistes, pouvaient imaginer un tel renversement de tendance. Il y a quelques mois en arrière, le spectre d’une année de sécheresse planait sur le Royaume, et les acteurs se préparaient au scénario catastrophe, y compris le gouvernement.

Dans sa dernière sortie médiatique, Aziz Akhannouch, ministre de l’Agriculture, a dépeint un tableau plutôt élogieux de la situation, et n’hésitent plus à évoquer une année «exceptionnelle».

«La pluie a pris du retard entre septembre et octobre. Les premières précipitations n’ont commencé qu’à partir de fin novembre, mais au fur et à mesure, le déficit s’est réduit comparativement à la moyenne nationale des cinq dernières années. Je prévois une année exceptionnelle. Les conditions climatiques favorables nous permettent de nous attendre à une saison qui dépassera la moyenne pour la céréaliculture», affirme le ministre.

«C’est le cas aussi pour l’arboriculture et les autres filières. Pour l’élevage, l’environnement des exploitations est lui aussi très favorable. Le cheptel présente un état sanitaire meilleur. Les retenues des barrages commencent à se remplir, j’espère que la fonte des neiges augmentera les réserves pour atteindre un taux de remplissage de 60%», poursuit-il.

Selon les indications recueillies et l’avis de plusieurs professionnels, une récolte de 60 à 70 millions d’hectares devient possible. Certes, le mauvais départ de la saison n’a pas incité de nombreux fellahs au travail du sol, surtout ceux opérant dans le bour. Par contre, la qualité des produits, notamment pour les semis tardifs, devrait compenser quelque peu le manque à gagner.

Par ailleurs, la surface des terres emblavées frôle 5 millions d’hectares, dont 4,3 millions ont été semés. Notons que dans une année dite «normale», ces deux indicateurs s’établissent respectivement autour de 5,3 millions d’hectares et 5 millions semés.

Reste à souligner que les éleveurs devraient profiter de cette situation. L’amélioration de l’état végétatif permettra une abondance des pâturages dans les parcours naturels et, par conséquent, une baisse notable des prix de l’aliment de bétail. Idem pour les prix des bêtes qui progressent avantageusement.

«La pluie incite les éleveurs à garder leur troupeau. Ceux qui préfèrent les vendre, réalisent une marge conséquente. Nous avons constaté depuis quelques semaines une hausse sensible des prix atteignant 100% pour certains produits», explique Mohamed Maskini, marchand de bétail à Souk Sebt de Tit Mellil dans les environs de Casablanca. ■

Cumul pluviométrique en redressement, mais…

Selon la Direction nationale de la météorologie, le déficit hydrique s’est atténué et tend vers une situation normale. C’est le cas des régions de Chaouia, Saïs, Abda, Moyen-Atlas et les plateaux des phosphates. Mais il diffère d’une région à une autre. A titre d’exemple, dans l’Oriental, il demeure à un niveau inquiétant avec 40%, et ne dépasse guère 30% dans le Souss. Il passe à 20% dans le Tadla et à 10% dans le Loukkos et le Rif. En revanche, le cumul pluviométrique est excédentaire de 40 à 70% dans le Gharb, l’ouest de la Chaouia, Doukkala, Haouz, Chiadma, Errachidia-Tafilalet et les régions oasiennes.

Par C. Jaidani