BEI : Le secteur privé est le moteur pour relancer l’économie

BEI : Le secteur privé est le moteur pour relancer l’économie

 

Anna Barone, chef de la Représentation de la Banque européenne d’investissement au Maroc, revient sur les actions menées par la banque en matière d’appui au secteur privé.

 

Finances News Hebdo : Sur quoi repose la stratégie d’appui de la BEI au secteur privé au Maroc ? 

Anna Barone : La Banque européenne d’investissement (BEI) est une banque de l’Union européenne et notre stratégie d’investissement s’appuie sur le financement de sa politique. Traditionnellement, nous avons toujours financé les infrastructures au Maroc où nous sommes actifs depuis 40 ans.

Nous avons renforcé notre appui envers le secteur privé marocain ces cinq dernières années, et sommes très actifs dans ce secteur à travers nos aides aux petites et moyennes entreprises afin de faciliter l’accès au financement. Dernièrement, nous avons mis en place des petites lignes symboliques dans le domaine des énergies renouvelables, dans la gestion des déchets solides et des ressources en eau.

 

F.N.H. : Quelle est votre appréciation des mesures de relance de l'investissement privé prévues dans le projet de Loi de Finances 2019 ? 

A. B. : Je crois qu’il y a une forte priorité qui a été donnée au secteur privé. Cette priorité importante est en ligne avec la stratégie de la BEI, car nous pensons que c’est vraiment le moteur pour relancer l’économie marocaine. Nous sommes là pour conjuguer nos efforts et la BEI appuie le gouvernement marocain.

 

F.N.H. : La BEI a accordé 4,5 milliards d’euros au Maroc entre 2007 et 2018 en faveur de diverses activités de l’économie marocaine. Quels sont les secteurs ayant profité de cette contribution ? 

A. B. : Les secteurs ayant profité de ce financement sont les transports. Une grande partie a concerné les énergies renouvelables, avec le financement de centrales solaires qui constitue un gros montant, sans oublier l’éducation.

 

F.N.H. : La BEI a approuvé 100 millions d’euros en faveur de la Société nationale des autoroutes du Maroc. A quoi sera attribué ce montant ?  

A. B. : C’est un projet qui est en cours de finalisation. J’espère qu’il va aboutir; il est prévu pour la fin de cette année. Ce montant concernera les infrastructures.

 

F.N.H. : Vous avez récemment signé une convention de partenariat avec l’UE et l’Université Euromed de Fès financée à hauteur de 13 millions d’euros. Dans quel cadre intervient ce financement et quels sont les principaux axes de ce partenariat ? 

A. B. : Ce montant de 13 millions d’euros a été attribué par l’Union européenne sous forme de don à l’Université de Fès. C’est une combinaison, car ce don est un panachage de ressources. Ce don va en appui aux 70 millions d’euros que la BEI avait donnés l’an dernier, toujours en faveur de l’université, pour la construction d’un éco-campus. C’est un excellent exemple de contribution de ressources européennes à la BEI, qui intervient avec le financement des infrastructures pour la construction du nouveau campus.

Le don de l’Union européenne va en fait appuyer une partie du coût de l’investissement. C’est un projet symbolique parce que premièrement, il concerne le domaine de l’éducation, qui constitue maintenant une priorité pour le gouvernement marocain. Deuxièmement, c’est un secteur prioritaire pour la BEI et pour le gouvernement du Maroc, car c’est une université qui met en place un programme d’instruction qui prévoit aussi beaucoup d’échanges avec l’Europe, et les deux rives de la Méditerranée. Nous avons donc mis en place la construction d’un campus selon des critères soutenus d’un point de vue investissement, et en même temps, il y a des incentives pour les étudiants sous forme de bourses d’études. ■

 

Propos recueillis par L. Habbou

 


4,5 milliards de DH de la BEI en 10 ans

Le Maroc est un pays prioritaire de l’intervention de la Banque européenne d’investissement (BEI) et constitue le deuxième bénéficiaire de l’appui de l’institution monétaire de l’UE dans la région de la Méditerranée, a souligné Anna Barone, lors d’un déjeuner-débat organisé par la Chambre de commerce belgo-luxembourgeoise au Maroc sous le thème «La Banque européenne d’investissement et sa stratégie d’appui au secteur privé au Maroc».

La BEI a accordé, ces dix dernières années, près de 4,5 milliards d’euros pour le financement de projets en appui au secteur privé et la réalisation d’infrastructures au Maroc. En 2017, la banque a financé des projets pour un montant de 480 millions d’euros dans le Royaume, portant notamment sur les transports (infrastructures routières), l’énergie, l’éducation, les déchets solides, les ressources en eau et la facilitation de l’accès au financement des PME. Des projets dans les domaines du transport et des énergies renouvelables seront, en outre, finalisés avant la fin de l’année en cours. L’appui de la BEI au Maroc n’est pas uniquement financier. Elle apporte également son expertise par la mise en place d’une assistance technique en vue d’aider les bénéficiaires à être au niveau des normes sociales et environnementales européennes.


 

 

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