Assurance à l’export : Encore des entreprises récalcitrantes

Assurance à l’export : Encore des entreprises récalcitrantes

 

Si la majorité des entreprises adhérentes à l’Association marocaine des exportateurs a souscrit à une police d’assurance à l’export, c’est encore loin d’être le cas pour les entreprises exportatrices occasionnelles. Ces dernières s’exposent ainsi à de gros risques.

 

 

En raison d’un marché domestique saturé et des multiples opportunités de développement offertes par les marchés étrangers porteurs, les entreprises marocaines sont de plus en plus enclines à étendre leurs activités hors du Maroc à travers les exportations.

D’emblée, la question qui mérite d’être posée est de savoir si les entreprises exportatrices nationales sont suffisamment outillées pour parer aux multiples risques liés aux activités exportatrices (défaillances du client, risques politiques, de non-transfert, etc.), susceptibles de porter un sacré coup à la pérennité de leurs activités.

Apporter une réponse tranchée à cette interrogation est loin d’être aisée, d’autant plus qu’au Maroc l’on dénombre trois catégories d’entreprises exportatrices (régulières, irrégulières et occasionnelles).

Interrogé par nos soins sur les leviers à activer pour promouvoir l’assurance crédit à l’export, Hassan Sentissi, président de l’Association marocaine des exportateurs (Asmex) apporte un témoignage édifiant.

«Les entreprises marocaines qui se livrent à l’activité exportatrice doivent s’assurer, car les risques à l’export sont nombreux et peuvent tout simplement conduire à la faillite», assure-t-il.

Notons que la gestion du système d'assurance à l'exportation au Maroc est assurée, entre autres par la Société marocaine d'assurance à l'exportation (Smaex), la société d'assurance interarabe et Euler Hermes Acmar, filiale marocaine du groupe international Euler Hermes.

L’intérêt de souscrire à une police d’assurance à l’export a trait à la couverture des ventes aux clients étrangers à hauteur d’un certain encours ou découvert. En fonction des sociétés d’assurance, l’assuré peut ainsi être indemnisé à hauteur de 90% de la créance sinistrée (quotité garantie). De plus, l’assurance-crédit édifie le fournisseur sur la solvabilité de ses clients, tout en lui permettant d’augmenter le taux de récupération des impayés et l’externalisation du recouvrement.

A en croire le président des exportateurs marocains, des efforts de sensibilisation doivent être déployés auprès des entreprises exportatrices irrégulières et occasionnelles. «Il faut savoir que les sociétés marocaines qui se respectent souscrivent à la police d’assurance à l’export. D’ailleurs, la majorité des entreprises adhérentes à l’Asmex est assurée», assure-t-il.

 

Rendre obligatoire l’assurance export ?

 

Si les opérateurs s’accordent sur la nécessité de développer la culture assurantielle à l’export à travers des actions de sensibilisation, ils sont tout de même contre le fait de la rendre obligatoire à moins que l’Etat prenne en charge ou partage les frais en la matière avec les entreprises.

Cela dit, les exportateurs nationaux ne manquent pas de saluer les efforts substantiels de la Smaex allant dans le sens de la baisse des primes d’assurance à l’export.

En définitive, à l’heure où les pouvoirs s’attèlent au renouvellement de la stratégie portant sur la promotion des exportations, avec la mise en place récente de l’Agence marocaine de promotion des investissements et des exportations (Amdie), l’assurance-crédit à l’export revêt une importance autrement plus grande.

 


Le pack proposé par l’Etat

L’assurance de l’Etat à l’exportation gérée par la Smaex comprend l’assurance-crédit, l’assurance prospection et l’assurance foire. Notons que l’article 2 de la loi 1-73-366 (avril 1974), modifiée en 2004, stipule en substance: «L'assurance crédit garantit l'exportateur et les établissements….contre le risque de non recouvrement de la créance, dans la mesure où celui-ci résulte de la réalisation dans les conditions qui seront fixées par décret, d'un risque politique, catastrophique, monétaire ou d'un risque commercial ordinaire ou extraordinaire… ».

Pour sa part, l'assurance-prospection garantit aux personnes qui prospectent les marchés extérieurs en vue de la recherche de débouchés, le remboursement des frais engagés à l'occasion d'une prospection qui se révèle infructueuse ou dont les résultats s’avèrent insuffisants pour amortir les frais engagés.

Toutefois, le remboursement ne peut excéder 50% des frais engagés. Enfin, l'assurance foire est non moins importante puisqu’elle garantit, selon les stipulations des clauses de la police d'assurance, aux exposants participant à une foire commerciale internationale à l'étranger, le remboursement des frais engagés à cette occasion dans le cas où ils n'auraient pas réalisé un chiffre d'affaires leur permettant de couvrir entièrement ces frais. Ce remboursement ne peut aussi excéder 50% des montants engagés. ■


 

Par M. Diao

 

 

 

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