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Transition écologique : le revers de la médaille

Transition écologique : le revers de la médaille

 

La transition écologique en cours n’est pas sans effets pervers sur l’environnement.

Explications.

 

Par M. Diao

 

La nécessité d’opérer une transition énergétique au niveau mondial n’est plus à démontrer. Quelques chiffres pour s’en convaincre : La croissance de la demande en énergie s’accélérera avec la hausse du niveau de vie de la population mondiale qui ne cesse de croître. Chaque jour, 200.000 personnes viennent grossir les rangs des habitants de la planète. 

Les chiffres disponibles montrent également que 1.000 barils de pétrole sont consommés chaque seconde à l’échelle planétaire. Les réserves en charbon se situent autour de 200 ans d’exploitation et celles du pétrole se chiffrent à 100 ans.

La pression sur les ressources d’origine fossile, les exigences environnementales et celles de durabilité constituent de sérieux motifs pour les nations de miser sur les énergies renouvelables.

Les enjeux énergétiques sont d’autant plus importants que les prix des combustibles fossiles qui représentent pour l’heure près de 80% de la consommation énergétique mondiale, sont appelés à augmenter du fait en partie d’une demande en constante progression.

Au niveau du Maroc, les études menées par le département du développement durable, concernant la période 2018-2023, montrent que la consommation électrique du Royaume devrait progresser de l’ordre 3,7% par an. L’urgence de la réduction de la dépendance énergétique du pays, située à 94%, a dicté la mise en place de plusieurs politiques publiques visant à accroître la part des énergies renouvelables dans le mix énergétique national.

Tout ce qui précède confère un grand intérêt à la rencontre organisée récemment par l’Institut CDG, catalyseur de la réflexion des débats nationaux ayant trait au développement du Royaume. Placée sous le thème des énergies du futur, la manifestation de haute facture était l’occasion pour les intervenants de tenir un langage de vérité sur la transition écologique, qui contrairement aux idées reçues, impacte aussi l’environnement.

 

La face cachée

A en croire Christian Ngô, conseiller au Commissariat à l’énergie atomique de France, les énergies du futur sur lesquelles il faudra miser sont, entre autres, l’éolien, le solaire, la géothermie, l’énergie atomique et la biomasse. L’autre source d’énergie non moins importante à explorer davantage serait la chaleur à basse température.

Ceci dit, le spécialiste français porte un regard réaliste sur la transition écologique…pas si propre en réalité. L’extraction des métaux rares disponibles en grande quantité en Chine (Lithium, titan, etc. qui servent à la fabrication de batteries de plus en plus autonomes) s’avère être polluante pour la planète.

L’autre remarque émise par le scientifique est que la voiture électrique qui a le vent en poupe, ne supprime pas la pollution. Celle-ci ne fait que la déplacer de la ville vers les décharges dédiées aux batteries électriques usées. Selon l’expert, la solution réaliste serait de mettre l’accent sur les voitures hybrides moins prohibitives en termes de coût d’acquisition. Sachant que celles-ci fonctionnent à l’électricité et à l’essence, et ont une autonomie supérieure aux véhicules électriques.

Les experts sont par ailleurs formels : la consommation des combustibles fossiles ne faiblira guère au cours des années à venir. Ceux-ci préconisent d’ailleurs de recourir à toutes les sources d’énergie afin de combler les besoins toujours croissants, tout en déployant des efforts en matière d’efficacité énergétique et de réduction du gaspillage.

Des recommandations vont également dans le sens de la baisse de l’énergie grise encore importante dans les secteurs du BTP et de l’industrie. Pour rappel, celle-ci est calculée en additionnant l’énergie primaire consommée à chacune des étapes de vie d’un produit industriel ou d’un matériau de construction : (extraction des matières premières, étapes de transformation, conditionnement, mise en œuvre, recyclage, destruction et transports utilisés à chaque stade).

En définitive, si les énergies renouvelables constituent une alternative face au tarissement des combustibles fossiles, du chemin reste encore à faire dans les domaines du stockage et du prix.◆

 

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