Angela Merkel a réaffirmé vendredi l'engagement de l'Allemagne en faveur de l'accord de Paris sur le climat, «pierre angulaire» de la lutte contre le réchauffement, au lendemain de la décision de Donald Trump d'en faire sortir les Etats-Unis.
Dans une courte allocution au Bundestag, la chancelière allemande a prédit qu'il n'y aurait pas de retour en arrière sur la voie tracée dès 1997 par le protocole de Kyoto sur la réduction des émissions de gaz à effet de serre et prolongée par l'accord "historique" signé en décembre 2015 au Bourget, près de la capitale française.
«La décision des Etats-Unis de se retirer de l'accord de Paris sur le climat est très regrettable, et je m'exprime avec beaucoup de réserve en disant cela», a déclaré AngelaMerkel.
«Nous avons besoin de cet accord de Paris pour préserver notre Création», a-t-elle poursuivi, utilisant une référence religieuse, ce qu'elle ne fait que très rarement.
«Personne ne nous en empêchera», a martelé la chancelière.
«Au contraire, en Allemagne, en Europe et dans le monde, nous unirons nos forces pour affronter et relever avec succès les grands défis de l'humanité.»
Angela Merkel a déclaré que l'accord de Paris, rejeté par Donald Trump au prétexte qu'il imposerait des coûts «injustes» à l'industrie américaine, finirait par procurer au monde davantage de prospérité et d'opportunités.
«A tous ceux pour qui l'avenir de notre planète est important, je dis: continuons sur cette voie afin de réussir pour notre mère la Terre», a conclu la chancelière.
Dès jeudi soir, après l'annonce de Donald Trump, Angela Merkel a publié une déclaration commune avec le président français Emmanuel Macron et le président du Conseil italien Paolo Gentiloni pour regretter la décision du président américain, tout en rejetant l'idée que le traité puisse être renégocié, comme l'a suggéré le chef de la Maison blanche.
Un proche conseiller d'Angela Merkel, le directeur de la chancellerie Peter Altmaier, a estimé vendredi sur les ondes de la radio publique ARD que les Etats-Unis ne seraient pas en position d'imposer une renégociation de l'accord de Paris.
«C'est pour cela que je suis convaincu que le processus se poursuivra, que l'accord survivra», a-t-il dit.
(Reuters)