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COP28: la planète à la croisée des chemins

COP28: la planète à la croisée des chemins

La 28ème Conférence des parties sur les changements climatiques (COP) se profile comme une étape cruciale dans l'effort mondial pour combattre le dérèglement climatique. Chaque édition de cette conférence cherche à intensifier et à redéfinir les engagements des nations face à cette menace pressante.

 

Par K. A

Depuis sa création, la COP a cherché à forger une action collective mondiale sur les questions liées au climat. Chaque conférence est un rendez-vous annuel pour les nations du monde pour évaluer, réviser et renforcer leur engagement envers un avenir plus vert et plus durable. La série des COP a longtemps été la rampe de lancement de l'action mondiale en matière de climat. Cette version est spécialement importante pour plusieurs raisons. Premièrement, elle verra la présentation du premier «Bilan mondial».

Ce bilan, soutenu par huit années de recherche exhaustive du GIEC, est attendu pour fournir une évaluation claire de l'efficacité des efforts mondiaux en matière de changement climatique. Il est prévu pour définir des plans d'action clairs, évaluer les progrès et aligner les efforts pour atteindre les objectifs de l'accord de Paris. À un mois de la COP28, les enjeux n'ont jamais été aussi importants et les initiatives se multiplient à travers le monde. Récemment, l'Union européenne a pris position, appelant à une réduction drastique des combustibles fossiles d'ici la fin de la décennie.

L'Agence internationale de l'énergie (AIE) a mis en évidence la difficulté, bien que possible, de maintenir le réchauffement mondial en dessous de 1,5°C. Son rapport récent met en lumière les défis, mais propose également des solutions, telles que le développement massif des énergies renouvelables et une meilleure intensité énergétique. Simultanément, Leila Benali, ministre de la Transition énergétique et du Développement durable, a relevé que le leadership mondial doit admettre que le changement climatique, la perte de la biodiversité et la pollution sont des problématiques transfrontalières et qu'il est donc nécessaire de sortir des solutions purement nationales, pour proposer des remèdes qui peuvent s'appliquer à des échelles plus larges. «Ce sont également des problématiques intergénérationnelles», a-t-elle fait observer, mettant l’accent sur la nécessité de réduire le coût de la dette et donner accès à des moyens de financement à long terme, en particulier pour les partenaires de confiance.

Cependant, il ne s'agit pas seulement d'évaluer le passé; l'avenir est tout aussi, sinon plus, important. Le monde attend que de nouvelles directives émergent de la COP28, en particulier dans des domaines tels que le financement de l'adaptation au climat. Les pays les plus vulnérables aux effets du changement climatique attendent un soutien accru. Le fonds «pertes et dommages» promet de renforcer la solidarité Nord-Sud. Le défi sera de garantir que ce fonds ne creuse pas davantage la dette climatique des nations déjà vulnérables. En parlant de «dette», le rôle des énergies fossiles dans le débat sur le changement climatique est indéniable.

Responsables de 79% des émissions mondiales, leur avenir est une question brûlante. Bien que le monde ait appelé à leur réduction, il existe des préoccupations réelles quant à la rapidité de cette transition. Les propos de Sultan Al Jaber, président émirati de la COP28, reflètent cette complexité. Il reconnaît la nécessité d'une sortie des combustibles fossiles, mais insiste sur la nécessité d'une transition calculée. Al Jaber n'est pas seul dans cette évaluation.

Des géants de l'industrie tels que Bayer, Volvo et Nestlé ont tous souligné les défis du changement climatique. Bien qu'ils aient appelé à une action gouvernementale, leur message est clair : le monde de l'entreprise ne peut pas gérer cette transition seul. Alors que la COP28 s'apprête à définir la trajectoire mondiale pour les prochaines années, les enjeux, amplifiés par la science et la géopolitique, sont cristallisés comme jamais auparavant. Le véritable défi ne réside pas dans les accords conclus, mais dans leur réalisation effective. 

 

 

 

 

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