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Climat chance : Les acteurs non étatiques reviennent à la charge

Climat chance : Les acteurs non étatiques reviennent à la charge

 

Pour Ronan Dantec, sénateur écologiste de Loire-Atlantique et président de l’Association Climat chance, les tensions et les incertitudes géopolitiques ne vont pas stopper l’action climatique. La déclaration des élus africains sera adoptée le 12 septembre.

 

 

 

Finances News Hebdo : Malgré l'optimisme des uns et des autres, force est de constater aujourd'hui que la communauté internationale est dans le flou total en ce qui concerne l'avenir du climat. Que deviendra l'Accord de Paris, selon vous ?

 

Ronan Dantec : Malgré les tensions et les incertitudes géopolitiques, nous poursuivons le travail de suivi, de la préparation à la mise en application de l'Accord de Paris. Les intersessions de la Convention-cadre des Nations unies sur les changements climatiques (CNUCC) du mois de mai attestent de cette volonté de la part de l'ensemble des acteurs (étatiques et non-étatiques) de poursuivre leurs actions dans ce nouveau régime juridique.

 

F.N.H. : Quel rôle doivent jouer les parties concernées pour la mise en œuvre effective dudit Accord dans cette nouvelle conjoncture marquée par le retrait des Etats-Unis ?

 

R. D. : Je reprendrais l'expression de l'ancien secrétaire général des Nations unies, Ban Ki-moon, au lendemain de l'annonce des résultats des élections américaines : «l'action climatique est inarrêtable». Partout dans le monde, les nations réaffirment leurs engagements à l'Accord de Paris. Les acteurs non-étatiques également. C'est le cas de l'initiative des élus et entreprises américaines «We are still in». C'est aussi le sens de notre démarche avec la déclaration des élus africains qui sera adoptée le 12 septembre.

L'Accord de Paris a dessiné les bases d'un partenariat entre les Etats et les acteurs non-étatiques (ANE). 2018 sera le prochain grand rendez-vous. Le sommet de Climate Chance sera une étape décisive pour les acteurs non-étatiques pour collectivement rappeler que sans les ANE, nous n'atteindrons pas les objectifs fixés par l'Accord de Paris.

 

F.N.H. : Après Nantes, la région Souss Massa organise la 2e édition du Climat chance. Qu'attendez-vous concrètement de cette rencontre ?

 

R. D. : La prochaine édition du Sommet Climate chance est le premier grand rendez-vous d'acteurs non-étatiques en Afrique depuis la COP22, et l'annonce du retrait des USA de l'Accord de Paris et aussi avant la prochaine COP23. Le calendrier contextuel est donc riche. Ce sera l'occasion de démontrer que depuis la COP22, la mobilisation des acteurs (surtout africains) est toujours présente et se renforce. Ce sera également l'occasion de montrer le progrès de l'action des ANE, en particulier en matière de solidarité entre les pays du Nord et ceux du Sud, de définir les pistes de collaboration possibles entre acteurs et enfin de discuter de la manière dont l'action climatique peut être accélérée, notamment sur la question de l'accès au financement climat.

 

F.N.H. : Pensez-vous que les acteurs non-étatiques vont honorer leurs engagements ?

 

R. D. : Les acteurs non-étatiques travaillent tous les jours depuis des années sur les effets du changement climatique. Ils ont gagné leur reconnaissance officielle à la COP21 et vont continuer à œuvrer dans la construction et le renforcement du partenariat avec les Etats sur ce sujet. ■

 

Propos recueillis par L. Boumahrou

 

 

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