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Changements climatiques : Reprise des négociations à Bonn

Changements climatiques : Reprise des négociations à Bonn

 

5 mois après la tenue de la COP22, les Etats se réunissent à Bonn pour relancer le débat sur la lutte contre les changements climatiques et sur l’opérationnalisation effective de l’Accord de Paris. La question du financement continue de constituer un frein aux négociations climatiques.

 

Depuis la clôture de la COP22, organisée par le Maroc en novembre 2016, force est de constater qu’une accalmie de la mobilisation générale en matière de lutte contre le réchauffement climatique s’est installée au niveau mondial. En effet, l’engouement affiché par quasiment tous les Etats lors de la COP21 à Paris et la COP22 à Marrakech pour faire face à ce fléau du XXIème siècle, a laissé place à un relâchement de l’engagement international. Un engagement que le Maroc, qui assure la présidence de la COP22 jusqu’au 6 novembre 2017 avec les îles Fidji, était tenu de maintenir. Aujourd’hui, et 5 mois après la tenue de la COP22, les négociations climatiques ont repris (du 8 au 18 mai) à Bonn en Allemagne (Session annuelle de la Convention-cadre des Nations unies sur les changements climatiques (CCNUCC)) où les Etats se sont donné rendez-vous pour un nouveau round de négociations. En effet, cette reprise des négociations, bien qu’elle soit marquée par l’incertitude politique à cause des Etats-Unis, reste une étape cruciale dans ce dossier épineux.

L’enjeu de cette rencontre est d’avancer dans la mise en place des lignes directives nécessaires à la mise en oeuvre effective de l’Accord de Paris, mais aussi sur le fait d'assurer la transparence des informations des Etats sur leurs actions pour lutter contre les changements climatiques. «La réunion du mois de mai donnera l’occasion aux gouvernements d’avancer significativement sur les directives de mise en œuvre visant à rendre l’Accord de Paris pleinement opérationnel, tout en continuant leurs préparations pour l’évaluation des progrès effectués depuis Paris, prévue pour l’année prochaine», a déclaré Patricia Espinosa, Secrétaire exécutive de la Convention-cadre des Nations unies sur les changements climatiques (CCNUCC).

La question du financement, talon d’Achille de cet épineux dossier, est également à l’ordre du jour, étant donné que le prochain budget du secrétariat des Nations unies dont les gouvernements ont besoin pour progresser dans la mise en oeuvre de l’Accord de Paris sera discuté.

Mais la grande question qui reste en suspens est celle des 100 milliards de dollars que les pays développés ne semblent toujours pas prêts à verser au Fonds vert pour le climat comme promis. Et tant que les Etats-Unis n’auront pas tranché leur position (prévu, fin mai), cette question restera toujours un frein aux négociations climatiques.

Cela dit, en attendant de voir plus clair, les autres pays tentent, tant bien que mal, d’avancer sur les questions techniques. Pour sa part, la présidence marocaine de la COP22 représentée lors de cette réunion par Salaheddine Mezouar, président de la COP22, Aziz Mekouar, Ambassadeur de la COP22 pour les négociations multilatérales, Hakima El Haïté, la Championne de haut niveau pour le climat, a tenu une série de réunions avec les différents groupes de négociateurs, à l’instars du groupe africain, celui des Etats arabes, ou encore l’alliance des Etats insulaires.

Le but de ces rencontres est de poursuivre l'élan collectif de l'action climatique lancé lors de la COP22 et adopté par les Parties dans la déclaration de Marrakech; de faire le point sur les réalisations accomplies depuis la conférence de Marrakech et de revenir sur les attentes de la présidence marocaine vis-à-vis des différentes parties à Bonn. ■

                                                                                                                  

Par L. Boumahrou

 

 

 

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