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Adaptation aux changements climatiques : Le Royaume distingué à Amman

Adaptation aux changements climatiques : Le Royaume distingué à Amman

 

- Le projet d’irrigation de la plaine de Saiss a été élu meilleur projet financé par la BERD dans la catégorie Adaptation aux changements climatiques, à Amman, en Jordanie.

- La force du projet, dont le coût de financement est de 5,8 Mds, a trait à l’intelligence de son montage.

 

 

A l’échelle nationale, force est d’admettre que le Plan Maroc Vert ne fait pas l’unanimité. Les pourfendeurs de cette stratégie nationale allèguent qu’elle n’a pas encore réussi à rendre l’agriculture nationale résiliente en cas d’absence de pluviométrie.

Et pourtant, le dernier sacre international du Royaume en matière agricole et de durabilité est relié au Plan Maroc Vert qui fait des émules sur le continent africain. En effet, le Maroc vient de remporter le prix «EBRD Sustainability Awards 2018» dans la catégorie changements climatiques pour le projet de sauvegarde de la plaine irriguée du Saiss.

Cette distinction du projet financé par la Banque européenne pour la reconstruction et le développement (BERD) récompense les initiatives et l’engagement du département de l’agriculture, pour asseoir les bases d’une agriculture pérenne et durable qui s’adapte aux changements climatiques. Pour Mohammed Sadiki, secrétaire général du ministère de l'Agriculture, cette distinction traduit «la reconnaissance des efforts de déclinaison de la politique agricole à travers le Plan Maroc Vert, qui intègre la dimension de la résilience face aux effets du changement climatique».

Toujours selon notre interlocuteur, ce genre de projet agro-hydrique primé est appelé à être dupliqué à l’échelle nationale, notamment à Marrakech, Kénitra et dans la région Souss-Massa-Drâa.

 

Envergure du projet

 

Au regard des données disponibles sur le projet situé dans la région de Fès-Meknès, il est sans conteste que ses implications économiques, sociales et environnementales seront importantes. Couvrant une superficie de 30.000 ha, pour un coût de financement de 5,8 Mds de DH, l’initiative agro-hydrique devrait bénéficier à plus de 7.000 exploitations.

Soulignons que plusieurs entités sont impliquées dans le financement. A titre illustratif, l’Etat participe à hauteur de 15 millions d’euros. A cela, il faudrait ajouter un don saoudien de 80 millions d’euros, un prêt de la BERD pour un montant de 120 millions d’euros assorti d’un don de 3,45 millions.

Toujours au registre du montage financier, l’effort de financement est appuyé par un don de 32 millions d’euros issus du Fonds Vert. L’engagement du Fonds Vert découle de la pertinence du projet visant à asseoir les bases d’une résilience du secteur agricole.

Rappelons que le projet de sauvegarde de la plaine irriguée du Saiss a été sélectionné par un jury indépendant, parmi 55 projets en compétition dans la catégorie changements climatiques. Parmi les principaux atouts et facteurs de différenciation de celui-ci, il y a lieu de citer le montage financier réfléchi et la structuration intelligente réalisée en partenariat avec la BERD au lendemain de la COP22.

 

Résorption d’un déficit hydrique 100 millions de m3 par an

 

Dans le détail, la réalisation de l’aménagement hydro-agricole permettra la mise en place d’un système de transfert d’eau à partir du barrage «Mdez» dans la province de Sefrou.  L’objectif étant la mise en valeur agricole de la plaine de Saiss par l’utilisation des techniques modernes pour l’installation d’un système d’irrigation économe en eau sur plus de 30.000 ha. Il en résultera ainsi la protection des ressources hydriques souterraines de la plaine en comblant le déficit hydrique évalué actuellement à près de 100 millions de m3 par an.

L’autre impact positif du projet concerne la valorisation du m3 d’eau consommé par l’augmentation des superficies des cultures à haute valeur ajoutée, avec en prime l’augmentation de la productivité.

Sous l’angle socioéconomique, l’amélioration des revenus et des conditions de vie des agriculteurs ainsi que la création d’emplois dans la zone d’action du projet, constituent des priorités aux yeux des différentes parties prenantes. D’ailleurs, le projet bénéficiera à près de 300.000 personnes. ■

 

 

M.D

 

 

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