Egalement perdant de la crise, l'agroalimentaire propose son plan de relance

Egalement perdant de la crise, l'agroalimentaire propose son plan de relance

Une perte potentielle de 17,3 Mds de dirhams si rien n’est fait.



Certaines filières enregistrent jusqu'à 65% de baisse d’activité.



Le plan de relance proposé par la Fenagri. 

 

Depuis le début de la crise du Covid-19, l’agroalimentaire est souvent présenté comme un secteur « gagnant » ou du moins faiblement impacté. «Cette perception de bonne santé est principalement due à la confusion entre Industrie Agroalimentaire et produits de première nécessité», avance la Fenagri dans une étude réalisée dans le cadre du Plan de Relance économique face à la crise du COVID-19. Selon la fédération, les produits de première nécessité ne représentent que 27% de l’industrie agroalimentaire.

 

Les estimations réalisées dans cette étude, où le secteur a été accompagné  dans sa réalisation par le Valyans Consulting, se basent sur un début de déconfinement partiel à partir du 20 Mai. On y apprend que le secteur est touché « de plein fouet » par la crise du COVID-19, avec une baisse de CA de 30% en avril. Dans le détail, à l’inverse des produits de première nécessité qui ont enregistré une stabilité de leur Chiffre d’Affaires, les filières relatives aux produits secondaires destinés à la personne ont enregistré une chute drastique de leurs ventes (allant jusqu’à -65%).

 
Chocolaterie, Confiserie, Boissons ou encore Biscuiterie voient leurs ventes baisser entre 60% et 65% en avril par rapport à avril 2019, alors des activités comme les Fromages, Thés et cafés baissent entre 20 et 30%. Les industriels des huiles enregistrent eux une stabilité des ventes.

 

Une perte potentielle de 17,3 Mds de dirhams si rien n’est fait

« Dans le cas où nous n’investissons pas dans un plan de stimulation de la demande, il y a un risque de perte de CA de 17,3 Milliards de Dhs », prévient la Fenagri. Quant aux mesures de relance proposées, elles sont nombreuses et concernent aussi bien l’offre que la demande.

 
Les professionnels demandent ainsi, à court terme, une révision de la TIC, une baisse sur la tranche de l’IR (2500-4167 DH), la création du « Chèque Alimentaire» qui bénéficiera d’une réallocation des ressources budgétaires sociales, la promotion du Made In Morocco ou encore un ajustement des importations et la mise en place de mesures de réciprocité pour les produits finis BCC.

 
Pour préserver les industriels, il est demandé la création d’un fonds spécial Corona, d’une bad bank ou encore un renouvellement de mesures de report des charges sociales et fiscales.

 
A horizon 3 à 6 mois, la Fenagri demande une baisse de TVA sur les produits transformés pour atteindre 10% ou encore une baisse des droits de douanes sur les intrants des industrie de transformation concurrencées par le dumping d’importation.

 
En contrepartie, la Fenagri s’engage à répercuter 100% de la baisse de TVA directement sur les prix appliqués au consommateur, maintenir les emplois industriels et les investissements, pour continuer à développer le secteur à moyen terme et créer un Observatoire de l’agroalimentaire, en partenariat avec le secteur public, pour évaluer l’impact des mesures de stimulation et l’évolution du secteur.

 

A.H

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