- Il s'agit d'une plateforme de partage de l’information et de l’image sur les sinistres matériels
La sinistralité galopante de la branche automobile est un sujet d’inquiétude pour les compagnies d’assurance au Maroc. L’aggravation du ratio sinistres/primes (S/P) combiné de la catégorie automobile est devenue une problématique de place.
Rappelons ainsi qu’entre 2015 et 2016, la charge globale des prestations relatives à l’assurance responsabilité civile (RC) automobile et les autres garanties annexes ont augmenté de 14%, avec une hausse de 25% concernant la charge des prestations afférentes aux garanties annexes.
Selon plusieurs assureurs, cette sinistralité s’est accrue en 2017, et la fréquence des sinistres matériels dans l'automobile varie entre 15 et 30% selon les compagnies, ce qui pèse sur leur rentabilité.
Parmi les facteurs explicatifs avancés, les assureurs mettent en exergue des problématiques de «densité» dans les villes ainsi que l'âge moyen du parc automobile, évalué à 16 ans, et qui rend le marché risqué. Les assureurs pointent également du doigt la facilité accrue des déclarations de sinistre, le remboursement rapide, et surtout la montée en flèche des fraudes à l’assurance.
Sur ce point précis, la Fédération marocaine des sociétés d’assurances et de réassurance (FMSAR) fait savoir, dans un document faisant le point sur les chantiers en cours pour le secteur, qu’elle œuvre à la mise en place d’un extranet pour la lutte contre la fraude à l’assurance automobile.
Le projet consiste à déployer une plateforme de partage de l’information et de l’image sur les sinistres matériels entre l’ensemble des compagnies d’assurance. Le lancement prévisionnel de cette plateforme interviendra au deuxième semestre de l’année 2018, selon la même source.
Par ailleurs, une révision, à la hausse, des tarifs n’est pas à exclure, comme l'expliquait récemment sur nos colonnes, Jalal Benchekroun, Directeur général délégué d’Atlanta Assurance. «Le niveau de sinistralité de la branche automobile a atteint un tel niveau, notamment concernant les sinistres matériels, que les compagnies d’assurances ne peuvent plus continuer à proposer les mêmes conditions tarifaires. Une hausse des prix est à mon sens très envisageable, voire même nécessaire pour maintenir l’équilibre de cette branche importante pour le marché marocain des assurances».