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Tout savoir sur le dispositif d’habilitation des professionnels du marché

Tout savoir sur le dispositif d’habilitation des professionnels du marché

 

Plusieurs métiers du marché financier seront désormais soumis à l’accréditation de l’Autorité.

Un dispositif mis en place en concertation avec les professionnels.

 

Par B. Chaou

 

C’est officiel ! L’Autorité marocaine du marché des capitaux (AMMC) vient de lancer le dispositif d’habilitation des professionnels. Prévue par la loi 43-12, cette mesure envisage la mise en place d’une carte professionnelle dédiée aux personnes physiques travaillant pour le compte des opérateurs du marché, justifiant leur qualification à exercer dans le respect des mesures de la réglementation.

Ce dispositif de certification n’est pas une première. Dans des pays comme la France, l’Espagne, le Royaume-Uni ou encore la Turquie, pour ne citer que ceux-là, la certification est obligatoire. A noter d’ailleurs que ces mêmes pays ont servi de benchmark pour le cas marocain.

Selon l’Autorité, plusieurs retombées sont à attendre : renforcer les capacités de l’ensemble des acteurs, valoriser des métiers qui ne sont pas toujours bien compris, responsabiliser les personnes physiques et enfin améliorer l’attractivité internationale de la place financière de Casablanca.

«Ces cartes professionnelles nous engagent tous ensemble pour veiller au bon fonctionnement du marché», a résumé Nezha Hayat, présidente de l’AMMC, lors d’une conférence de présentation de cette nouvelle mesure, tenue récemment à Casablanca.

 

Une approche de concertation

Fruit de plusieurs mois de préparation, ce dispositif est le résultat de la consultation entre l’AMMC et les associations professionnelles (ASFIM, APSB, GPBM). Afin de suivre le déploiement du dispositif, l’AMMC a déjà institué un Comité consultatif d’habilitation (CCH), opérationnel depuis février 2018. Cet organe, qui a participé à l’élaboration du dispositif d’habilitation, interviendra en particulier sur les aspects relatifs au programme de formations requises, au contenu des examens et aux règles d’organisation des examens.

«Le processus a été mené dans un cadre de concertation, avec beaucoup d’écoute et d’échanges très ouverts», indique pour sa part Omar Alami, président de l’ASFIM.

 

Sept métiers différents concernés

Pas moins de 400 personnes de 7 métiers différents ont été retenues dans cette population. Arrivent en tête l’activité post-marché avec 130 personnes, puis les conseillers financiers et les gestionnaires de portefeuilles, avec une population de presque 90 personnes chacune, ainsi que 70 contrôleurs internes et 19 négociateurs qui passeront les tests en premier, car «ils sont déjà habilités sur les techniques de Bourse», indique Rachid Outariatte, président de l'APSB.

Enfin, 13 analystes financiers seront aussi soumis à l’habilitation.

Pour être éligible, la personne physique doit justifier d’une formation sanctionnée par un diplôme d’enseignement supérieur, avoir au moins 2 ans d’expérience dans le domaine financier et exercer une fonction à plein temps auprès des opérateurs de marché.

Le processus dans sa globalité est segmenté selon quatre niveaux: Le niveau 1 correspond à la première habilitation, valable 3 années. Le niveau 2 correspond au premier renouvellement de l’habilitation, intervient 3 ans à compter de l’habilitation et reste valable 3 années. Le niveau 3 correspond au second renouvellement, intervient 3 ans à compter du premier renouvellement et reste valable 3 années.

Le niveau 4, enfin, correspond à la soumission des personnes habilitées à un contrôle continu après les passages des niveaux 1 et 3, dont sont exclues les personnes justifiant de 10 ans d’expérience.

L’examen d’habilitation consiste en la vérification d’une série de connaissances en référence au syllabus publié par l’AMMC. Ce dernier comprend 14 thématiques. On peut citer parmi elles : le cadre institutionnel, la règlementation pour la lutte contre le blanchiment des capitaux et le financement du terrorisme, l’appel public à l’épargne, les instruments financiers et les risques… ◆

 


2 questions à Omar Alami, président de l'Association des sociétés de gestion et fonds d'investissement marocains (ASFIM)

Finances News Hebdo : Pourquoi mettre en place une certification des métiers des marchés financiers ?

Omar Alami : Tous les métiers de la finance au Maroc sont arrivés à une certaine maturité qui oblige à passer à une étape supérieure, qui est celle de la certification de toutes les personnes qui travaillent dans les métiers des marchés. Quasiment tous les métiers de la gestion d’actif, ceux de la Bourse, des sociétés de Bourse, et tous les dépositaires sont concernés. Il s’agit, entre autres, des contrôleurs internes, des conseillers en investissement, des analystes, des traders, des négociateurs...

 

F.N.H. : Cette mesure ne serait-elle pas un frein à l’activité des indépendants ?

O. A. : Je ne pense pas. Bien au contraire, car tout simplement cette nouvelle mesure permettra «d’upgrader» ce qui existe aujourd’hui.

Tous les gens sur la place sont déjà techniquement à la hauteur ; nous allons donc juste certifier les métiers cités.

Au Maroc, tous les métiers de la finance sont déjà à un standard quasi international, la mise en place d’une telle certification s’aligne avec l’objectif d’attester de ce niveau d’expertise. ◆

 

 

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