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Taqa Morocco : un positionnement bousculé par de nouveaux arrivants

Taqa Morocco : un positionnement bousculé par de nouveaux arrivants

 

- L’activité de Taqa Morocco sera diluée par l’arrivée de nouveaux acteurs dans le marché (Centrale de Safi).

- Le projet éolien de Tanger sera opérationnel en 2018.

- Bonne performance des unités 1 à 6 en 2017, avec un taux de disponibilité global de 92,5%.

 

 

Taqa Morocco boucle l’année 2017 avec des réalisations stables dans l’ensemble. La filiale marocaine de l’émirati Taqa, affiche en effet un chiffre d’affaires consolidé de 8,08 milliards de DH, en stagnation par rapport à 2016, année durant laquelle elle avait subi un recul de son CA en raison de la baisse des cours du charbon sur les marchés internationaux.

En termes de bénéfices, la société dépasse la barre d’1 milliard de DH en consolidé (972 MDH en social).

Sur le plan opérationnel, le management se montre plus que satisfait, avec un taux de disponibilité global de 92,5% des unités 1 à 6, ce qui placerait Taqa Morocco parmi le top 20 mondial, en comparaison avec plusieurs benchmarks internationaux.

«Nous sommes classés parmi les meilleures centrales au monde, parce que nous disposons d’une très haute disponibilité au niveau de nos unités», s’est félicité le management lors de la conférence de présentation des résultats 2017 de l'entreprise, tenue jeudi 8 mars à Casablanca.

La production énergétique globale marque aussi une progression, passant de 15.316 GWh (gigawatt par heure) en 2016 à 15.427 GWh en 2017.

«Par cette production, nous répondons à 42% de la demande nationale et 50% de la production», précise-t-on du côté de Taqa.

 

«Dilution de notre activité…»

 

Ce poids de Taqa Morocco dans le marché national de l’énergie est néanmoins en passe d’être contesté par l’arrivée de nouveaux acteurs dans la production, et ce dès cette année.

C’est le cas notamment de la centrale thermique de Safi, qui, entrera en service cette année, et qui selon le management de Taqa Morocco, deviendra un acteur majeur dans la production au niveau du secteur. Cette centrale couvrira à terme 25% des besoins du Maroc en énergie électrique.

«Au vu de l’arrivée de nouveaux acteurs sur le marché, il y aura une dilution de notre activité parce que notre capacité de production est fixe. Notre projet éolien améliorera cette marge. Mais, il n'y aura pas de croissance significative», font savoir les dirigeants, qui ne se sont pas montrés très optimistes.

 

L'éolien opérationnel dès cette année

 

L’opérateur, désirant s’inscrire dans le chantier national des énergies renouvelables, avait misé sur l’énergie éolienne. Pour ce faire, il avait annoncé le développement d’une ferme située à quelques encablures de la zone franche de Melloussa à Tanger. Le management a apporté quelques précisions sur l’état d’avancement de ce projet : «C’est un projet qui est arrivé à maturité et qui sera annoncé cette année. Il deviendra ainsi une réalité dans le cadre de la diversité du mix énergétique de Taqa Morroco», a annoncé Majid Iraqui Houssaini, président du Directoire de Taqa Morocco.

La société n'exclut pas de se lancer sur d'autres projets d'énergies renouvelables (notamment au sud du pays), d'autant qu'elle a amélioré sa capacité de remboursement des emprunts. D'ailleurs, son ratio de levier de financement (dette/EBITDA) est passé d'un multiple de 3,1x en 2016 à 2,9x en 2017, ce qui lui procure une certaine marge de manœuvres en termes d'endettement.

Par ailleurs, le premier producteur privé d'électricité au Maroc est toujours généreux en matière de distribution de dividende. Cette année, la société a proposé un dividende de 40 DH par action en hausse de 8% comparativement à 2016. Sur son businessplan, elle prévoyait une croissance annuelle moyenne de plus de 15% sur la période 2014-2018 (soit un dividende de 35,8 DH pour 2017 et 36,4 DH pour 2018).

Interrogé par nos soins sur le dénouement du contrôle fiscal, le management n’a pas souhaité communiquer le montant du dénouement : «Je ne suis pas en mesure de vous donner le montant. Le plus important est que ce redressement fiscal n’a pas eu d’impact significatif ni sur le résultat, ni sur la liquidité de la société», rassure Iraqui.

A noter qu’en marge de la conférence, le top management a annoncé la nomination de Fatima Bendahbia, en tant que DGA de la centrale thermique de Jorf Lasfar. Avant cette promotion, elle occupait le poste de directeur Pôle technique et ingénierie au sein de Taqa Morocco. ■

 

 

Par  Y. Seddik

 

 

 

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