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Secteur technologique coté : Une reprise à tous crins

Secteur technologique coté : Une reprise à tous crins

 

Le changement est constant, le risque est intégré de manière quotidienne et l’innovation ne s’arrête jamais… Voilà à quoi ressemble l’environnement du secteur technologique aujourd’hui. Les entreprises marocaines présentes dans ce secteur, notamment les cotées, tirent leur épingle du jeu après des années difficiles.

 

 

Passé par un contexte de crise, le secteur technologique coté redresse petit à petit la barre. La reprise est là. À l’appui, une stratégie nationale pour la généralisation des services eGov, un taux de bancarisation frôlant les 70% à fin 2016, une amélioration de la conjoncture des établissements bancaires (donneurs d’ordres), une bonne tenue du secteur de la monétique au Maroc… Décidément, les sociétés technologiques se frottent les mains.

Pour les opérateurs de la monétique, le premier semestre 2017 était de bon augure. Ils ont affiché une croissance à deux chiffres de leurs bénéfices. HPS a vu son bénéfice progresser de 14,6% à 30,1 MDH, fixant ainsi la marge nette à 11,2%. Du côté de M2M Group, fournisseur de solutions de paiement électronique multicanal, le succès est matérialisé par des revenus qui passent à 9 MDH, en progression de 65,5%. Alors que chez S2M, une hausse de 40,85% du résultat net a été enregistrée (7,08 MDH).

Aujourd’hui, avec HPS et M2M, la monétique marocaine s'exporte avec succès. Les deux groupes marocains sont en compétition pour la première place continentale, et leurs clients comptent parmi les plus grandes banques et entreprises à l’échelle mondiale. Elles réalisent entre 80 et 90% de leurs chiffres d'affaires à l'export. Tous les continents sont ciblés et leurs représentations fleurissent un peu partout dans le monde.

 

Disruption digitale

 

Disruption ! Voilà un mot qui revient sur toutes les lèvres en ce moment. Mise en opposition avec l'innovation dite «classique», l'innovation disruptive rompt totalement avec les anciens schémas et arrive là où personne ne l'attendait, tout en créant un phénomène de masse. Aujourd’hui, l’industrie monétique est la plus touchée par la disruption et les opérateurs marocains s’intéressent de plus en plus à ces nouveaux modèles pour pallier la cyclicité de l’activité.

Pour Mohamed Horani, PDG du Groupe HPS, «cette reconfiguration (nouveaux modèles disruptifs, ndlr) est en train de bouleverser le marché et, pour nous, c’est une grande opportunité car nous disposons du savoir-faire et de la souplesse. D’ailleurs, nous avons une équipe spécialement dédiée à la Blockchain et nous mettons 15% de nos revenus (HPS Solution) dans la R&D».

Et d’ajouter : «c'est un phénomène de rupture qui fissurera les modèles traditionnels et qui «évincera» des marchés certains acteurs qui ne sauront pas se réinventer, innover, répondre rapidement aux bouleversements (nouveaux) technologiques et, par conséquent, ne survivront pas».

La disruption numérique présente donc des opportunités inédites de contenus et d’usages ainsi que de nouvelles sources de rentabilité pour ce secteur. Elle apporte un nouvel attribut de performance qui permettra de remplacer les anciennes technologies.

Côté perspectives, les analystes financiers soulignent que le segment de la monétique (HPS, M2M et S2M) affiche la meilleure croissance, grâce à l’amélioration de la conjoncture des établissements bancaires donneurs d’ordres après la crise bancaire en Europe et les actions menées par les entreprises marocaines en termes d’optimisation des coûts et d’innovation de leurs produits.

Pour les distributeurs de matériels et intégrateurs de systèmes d’information (Disway et Microdata) ainsi que les développeurs (Involys et IB Maroc), les perspectives demeurent tributaires de la capacité des importateurs de matériels à maîtriser leur risque de change (hausse du Dollar), ainsi que l’amélioration des conditions macroéconomiques au niveau local. Les analystes mettent également en avant, dans ce cadre, le renforcement des budgets du système d’information (SI) des offices publics et des grands comptes privés et le développement des activités à l’international, notamment pour Disway, IB Maroc et Involys. ■

 

 


Un rebond justifié en Bourse

Sur le marché, le rebond du compartiment technologique de ces derniers mois n’a pas été uniquement porté par l’enthousiasme naturel suscité par les facteurs susmentionnés. Il reflète également une accélération de la croissance des bénéfices depuis début 2016 qui, à son tour, a renforcé les anticipations bénéficiaires de la place.

Avec une capitalisation boursière de plus de 2,5 milliards de DH, le secteur affiche une performance de près de 43,89% depuis janvier, après une performance totale de 86,27% en 2016.

 

 

Youssef Seddik

 

 

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