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Programmes de rachat : Comment créer de la valeur différemment

Programmes de rachat : Comment créer de la valeur différemment

 

- Utilisé pour réguler le cours de Bourse, le rachat d'actions peut devenir une véritable source de performance.

- Le cas Snep nous rappelle à quel point cette discipline est encore sous-exploitée au Maroc.

 

 

C’est une question de cycles. Lorsque les marchés boursiers progressent, les actions auto-détenues par les entreprises, dans le cadre de leurs programmes de rachat, progressent. Ceci se traduit par des gains plus ou moins conséquents ou des reprises sur provisions que l'on retrouve dans les résultats financiers, avec des impacts réels sur la profitabilité.

Dans les séquences haussières de marché, les programmes de rachat offrent aux investisseurs plus de rentabilité qu'habituellement et leur objectif premier est de réduire la volatilité sur les titres des émetteurs. Ils permettent aux entreprises de réguler le cours de Bourse en cas de mouvements violents. C'est un «service» offert aux actionnaires.

Ces opérations peuvent servir également à réduire le capital de l'émetteur par l’annulation des actions rachetées, mais cela reste rare. Les actions rachetées peuvent aussi être distribuées aux salariés.

 

Le cas Snep

 

Il arrive qu'un rattrapage de cours soit important sur une valeur, la propulsant (avec ses actions auto-détenues) dans un cercle vertueux. Snep est symptomatique de cet effet boule de neige.

L'entreprise a en effet cédé sur le marché de blocs, le 30 janvier 2018, 112.281 actions auto-détenues issues de son ancien programme de rachat, représentant 4,68% du capital, au cours unitaire de 650 DH.

Ces actions s'étaient beaucoup dépréciées avant de reprendre, permettant l'inscription de reprises dans les comptes de la société. Cette cession se traduira d'ailleurs par un impact positif de l'ordre de 8,7 millions de DH sur les comptes de la Snep au titre de l'exercice 2018.

Au-delà de l'impact résultat, les fonds dégagés de cette opération, soit près de 73 MDH, seront destinés à financer en partie le programme d'investissement qui vise à doubler sa capacité de production de PVC et de soude. Une confiance dans le modèle et l'avenir de l'entreprise que le marché boursier n'a pas manqué de saluer. Cette combinaison de facteurs favorables, qui fait d'un programme de rachat une véritable source de rentabilité pour l'entreprise et ses actionnaires, d'autres entreprises, dont les cours ont connu des rattrapages en 2016, devront en profiter.

Le cas Snep nous rappelle à quel point cette discipline est encore sous-exploitée au Maroc, alors que sur d'autres marchés, les entreprises annoncent des programmes de rachat importants pour «restituer du cash différemment à leurs actionnaires».

La réglementation au Maroc limite, cela dit, la portée de ce type d'opérations. En effet, la fraction du capital sur lequel porte le programme de rachat ne peut dépasser 10% des titres constituant le capital, déduction faite de l’autodétention indirecte.

De plus, le montant correspondant à la fraction du capital sur laquelle porte le programme de rachat ne peut en aucun cas dépasser le montant des réserves de la société, hors réserve légale. Ce n’est pas demain la veille que l'on assistera à des programmes de rachat comme ceux d'Apple ou Total France, par exemple. ■

 


Qui a fait quoi en janvier

L’AMMC a publié cette semaine les transactions effectuées, au cours du mois de janvier 2018, par les sociétés ayant mis en place un programme de rachat de leurs propres actions. Ainsi, BCP a acheté 48.126 actions (25.217 dans le cadre du contrat de liquidité (CL) au cours moyen de 297,18 DH. La banque en a vendu 6.200 (100 dans le cadre du CL) au cours moyen de 293,16 DH. BCP détient encore 148.199 actions propres, soit 0,081% de son capital.

Maroc Telecom a également procédé à des achats sur le marché marocain (201.559 actions, dont 57.090 dans le cadre du CL) au cours moyen de 145,34 DH. L’opérateur historique a vendu 255.559 actions (122.090 dans le cadre du CL) au cours de 141,65 DH. Maroc Telecom détient encore 73.000 titres dans le cadre de son programme sur le marché casablancais.

Stokvis a acheté une quantité de 1.933 titres au cours de 20,12 DH, alors que Snep, comme signalé dans l'article, a liquidé les actions issues du stock résiduel du précédent programme de rachat sur le marché de blocs le 30 janvier. Dans le détail, il s'agit de 112.281 actions au cours de 650 DH. Sur le marché central, Snep a liquidé 5.489 actions à 689,01 DH durant le mois écoulé. Il lui reste désormais 254 actions propres. ■


 

 

A.H

 

 

 

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