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Othman Benjelloun – Moulay Hafid Elalamy : Le binôme qui excite le marché

Othman Benjelloun – Moulay Hafid Elalamy : Le binôme qui excite le marché

 

- Les rumeurs d'un rapprochement entre les Groupes Saham et FinanceCom sont-elles fondées ?

- Plusieurs éléments militent en faveur d'une telle opération stratégique.

 

 

 

Le marché financier bruit depuis quelques semaines de rumeurs folles et persistantes. Il se nourrit, en effet, d’un scénario évoqué depuis 2015 : un rapprochement entre deux mastodontes de la place, à savoir les Groupes Saham et FinanceCom.

Plus clairement, il se dit que le Groupe Saham pourrait prendre une belle participation dans FinanceCom. Cette alliance est-elle pour autant improbable ? A la lecture d’un certain nombre d’éléments factuels, cette hypothèse n’est pas complètement dénuée de sens. Elle semble même très crédible. Et ce, pour cinq principales raisons.

 

1 - Le chaînon manquant

 

Présent dans 27 pays pour 16.000 collaborateurs, le Groupe Saham a dégagé en 2016 un chiffre d’affaires agrégé de 10 Mds de DH (1,2 Md USD). Aujourd’hui, le groupe opère dans plusieurs métiers au Maroc et à l’international : l’assurance, les services externalisés, l’immobilier, la santé et l’éducation.

Dans cette panoplie de métiers, il lui manque néanmoins une chose : un établissement bancaire susceptible de lui permettre d’assouvir ses ambitions, notamment dans le domaine de la bancassurance. Car, sur ce segment, Saham reste tributaire de ses partenariats avec Crédit du Maroc et CFG Bank.

Un rapprochement avec FinanceCom pourrait donc permettre à Saham de jouer un rôle majeur dans la bancassurance, en profitant notamment de l’image, de la notoriété et du maillage territorial du groupe panafricain BMCE Bank of Africa.

 

2 - Atomes crochus

 

Les Groupes Saham et FinanceCom ont déjà des atomes crochus. Ils développent en effet depuis juin 2015 un business juteux en Afrique dans les services financiers.

«C’est un partenariat très réussi», nous confie une source au sein de Saham.

Alors pourquoi ne pas le dupliquer dans le domaine du crédit à la consommation ?

C’est ce qui s’est récemment fait, toutes choses égales par ailleurs. Les filiales respectives de ces deux Groupes, Saham Assurance et BMCE Bank of Africa, ont signé le 26 janvier 2018 un protocole d’accord visant un rapprochement stratégique entre Taslif et Salafin. Il se traduira par une opération de fusion absorption de Taslif par Salafin.

«Le crédit à la consommation n’est pas vraiment notre métier; nous voulons bénéficier de l’expérience et de l’expertise de Salafin en la matière. Le nouvel ensemble, fruit de négociations entamées il y a un an et demi, va accorder la priorité à l’automobile et au digital», ajoute notre source, précisant qu’«il n’est pas exclu d’explorer d’autres domaines de partenariats possibles, en dehors du crédit à la consommation».

 

3- Othman Benjelloun – Moulay Hafid Elalamy

 

Concurrents sur certaines activités financières, Othman Benjelloun et Moulay Hafid Elalamy, présidents respectifs de FinanceCom et Saham, savent «enterrer la hache de guerre», au nom de l’intérêt des deux groupes. C’est cela le fort des vrais businessmen : pouvoir saisir les bonnes opportunités, tout en laissant de côté les divergences.

Benjelloun et Elalamy l’ont ainsi prouvé par deux fois, comme cité plus haut. Mais d’où vient donc cette proximité entre ces deux hommes d’affaires ? «Ce sont deux hommes qui se respectent et s’apprécient. Ils ont développé avec le temps une certaine complicité, d’autant que, rappelons- le, ils chapeautent ensemble le projet Tanger Tech», nous confie une source bien informée.

 

4- Augmentation de capital en vue

 

Le Groupe BMCE Bank devrait procéder à une augmentation de capital, présentée comme purement réglementaire, au cours du premier semestre. Sur le marché financier, cette opération est d’ores et déjà appréciée comme la main tendue au Groupe Saham : une porte d’entrée qui lui permettrait d’entrer dans le capital.

 

5 – Elalamy libère du cash

 

Le marché prête à Moulay Hafid Elalamy l’intention de se renflouer en cash, en vue justement de pouvoir prendre une participation dans FinanceCom. Une information qui pourrait être corroborée par la montée en puissance de l’assureur Sanlam dans le capital de Saham Finances, pôle Assurance du Groupe regroupant plusieurs activités du Groupe Saham au sein d’un même holding : assurance, réassurance, assistance, tierce gérance (TPA).

En effet, mi-décembre 2016, la participation de Sanlam dans le capital de Saham Finances est passé de 30 à 46,6%. Coût de l’investissement : près de 3,3 milliards de DH. Par ailleurs, ces dernières semaines, de nombreux articles ont été publiés, faisant état du désengagement du Groupe Saham du pôle Santé.

Si sur une radio locale, Moulay Mhamed Elalamy, DG de Saham Assurance, a admis que «le groupe a été approché par plusieurs groupes internationaux intéressés par le marché de la santé au Maroc», il précise néanmoins que l’approche stratégique du Groupe consiste à «chercher pour chaque secteur des partenariats avec des acteurs de référence de dimension internationale». Sans plus.

Tous ces éléments paraissent tellement crédibles qu’ils ont provoqué un emballement du cours BMCE Bank en Bourse. Le titre a, en effet, pris 8,8% lors de la séance du jeudi 1er février, en réaction à la rumeur (voir encadré).

«Nous n’avons rien à voir avec l’envolée du cours. C’est un effet rattrapage. Par ailleurs, il faut savoir que la valeur a de l’avenir et que les acteurs du marché anticipent certainement l’augmentation de capital à venir», nous indique-t-on du côté de BMCE Bank.

En tout état de cause, les principaux intéressés démentent formellement un  rapprochement stratégique entre les deux structures. Tant du côté de FinanceCom et de Saham, on nous assure qu’«une telle opération n’est pas d’actualité» et qu’ «aucune négociation n’a été engagée dans ce sens». ■

 


BMCE BoA : Le cours s'emballe pour des raisons techniques

Le soudain réveil de BMCE BoA en Bourse le 1er février a profité d'un alignement favorable des planètes. Le marché (Masi en gain de 1,55% à la clôture) profitait ce jour-là de l'arrivée de nouvelles souscriptions chez les OPCVM et donc du cash qui a été alloué sur différentes grandes capitalisations. «La propagation de cette rumeur a poussé certains gérants d'OPCVM, sous-pondérés dans la valeur selon les statistiques publiques de la profession, à prendre position dessus. Les effets de mimétisme ont fait le reste», précise une source opérationnelle. Et d'ajouter que, depuis, le mouvement s'est dégonflé, le titre BMCE BoA revenant à des niveaux d'«avant rumeur». «Un effet rattrapage sur un titre qui devrait réaliser une bonne performance cette année, avec des perspectives prometteuses à l'international», nous indique-t-on.


 

 

Par D. William

 

 

 

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