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Managem : La minière prépare les coups (en or) d'après

Managem : La minière prépare les coups (en or) d'après

 

L'extension en 2018 de l'usine d'or de Wadi Gabgaba au Soudan finalisé.

Le projet Tri-K en Guinée entrera en production au T4 2020.

Le cuivre en embuscade dans la stratégie à moyen terme.

 

Par A. Hlimi

 

Managem sort d'un exercice 2018 marqué par une baisse accentuée des cours des métaux au second semestre et d’un contexte opérationnel difficile, notamment au Soudan, où la situation politique rend l'approvisionnement en gasoil compliqué et raréfie le cash dans le pays. Des mines plus profondes et la baisse des teneurs demandent à leur tour des investissements de la part de l'opérateur minier.

La baisse des métaux était violente sur les derniers mois de 2018. Le cobalt a lâché jusqu'à 30%, quand le zinc abandonnait 20% de sa valeur. Managem a accusé le coup avec un impact qui s'est chiffré à 350 MDH sur ses résultats. Mais cela ne l'a pas empêché de continuer à investir et à produire. Sur l'argent, exploité à travers la filiale SMI, le groupe a essayé de compenser la baisse de la teneur en augmentant la production de 10% au deuxième semestre. Mais sur l'année, la production est en baisse de 35%.

Sur l'or, la production a baissé de 26% à 596 kg à cause du contexte politique au Soudan alors que sur le cobalt, elle est réduite de 6,1% pour des raisons plus tactiques. Mais le groupe annonce la découverte de nouvelles réserves minières à Bouazzar, rallongeant sa durée de vie de 2 ans et renforçant le potentiel d'exploitation du cobalt les prochaines années. La production de cuivre et de zinc sont elles restées stables, impactées par la faiblesse de la teneur.

 

Reprise progressive de la production d'or

La présentation des résultats était l'occasion pour le management de faire le point sur les différents projets. Tout en reconnaissant les contraintes, au Soudan notamment, le PDG de Managem, Imad Toumi, est apparu confiant et enthousiaste. «Nous avons franchi des étapes importantes pour notre stratégie de croissance africaine», déclare-t-il.

Nous retenons de sa présentation que le groupe a finalisé l'extension en 2018 de l'usine de Wadi Gabgaba au Soudan. On parle d'une extension de traitement 2.400 tonnes/jour, avec un objectif de production de 2 tonnes d'or par an. Le démarrage de la production est effectif depuis le premier trimestre de 2019. L'investissement de près de 31 millions de dollars sur ce site devrait très vite être rentabilisé.

Toujours sur l'or, le projet TRI-K en Guinée, que le PDG de Managem qualifie de «plus important projet du groupe depuis 10 ans», avec des réserves estimées à plus de 1 million d'onces et une production cible de 120.000 onces par an. Il devrait entrer en production au T4 2020, l'année 2018 ayant été dédiée à la finalisation de l'étude de faisabilité. Le financement et le démarrage de la construction seront effectifs en 2019. Le projet est ambitieux et le management ne cache pas sa prudence dans la réalisation, souhaitant verrouiller tous les aspects, quitte à faire glisser légèrement le calendrier.

 

«Argent comptant»

En attendant le retour en puissance de l'or dans le chiffre d'affaires de Managem, l'argent devrait prendre le relais immédiatement. Le groupe a finalisé en un temps record l'usine de traitement de la digue à Imitar. La production a démarré en 2019 et l'objectif est de produire 30 tonnes d'argent/an.

 

Le cuivre en embuscade

Le projet du groupe à Tizert est en stade d'exploration avancée. Il permettra, selon les termes de Toumi, de «redimensionner l'activité cuivre du groupe». La production est prévue pour 2023. En attendant, l'étude de faisabilité sera finalisée cette année avant le démarrage de la construction en 2020, étape qui prendra 2 à 3 ans.

Pour Toumi, un groupe minier global comme Managem se doit de réaliser des découvertes importantes chaque décennie. Les projets annoncés sur l'or, à Tri-K et au Soudan notamment, ou encore sur le cuivre, montrent que le groupe n'a pas perdu de son savoir-faire en la matière. Il devra aussi démontrer sa capacité à nager en eaux troubles au Soudan, en proie à des turbulences macroéconomiques, monétaires et
politiques. ◆

 

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