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Les caractéristiques du marché marocain des M&A (entretien)

Les caractéristiques du marché marocain des M&A (entretien)

Naoufal El Khatib, Executive Partner au sein de Mazars, en charge de l’offre «Financial Advisory Services»


 

 

F.N.H: Quel regard portez-vous sur l'activité des fusions acquisitions au Maroc?

 

Naoufal El Khatib: Les opérations de fusions acquisitions (M&A) au Maroc peuvent être analysées en 3 grandes familles : les opérations entre opérateurs «industriels», celles réalisées par des opérateurs financiers, notamment les Fonds d’Investissement (Private Equity), et les opérations ayant pour objectif la réalisation d’opérations d’investissements en Afrique subsaharienne.

En général, le marché du M&A se comporte en corrélation étroite avec l’évolution économique de la zone d’intervention, vu que plus il y a de croissance, plus il y a d’opérations industrielles ou financières.

Ce marché est également conditionné par la capacité à lever de la dette, permettant de «leverager» l’investissement et améliorer la rentabilité du projet.

Au Maroc, le marché du M&A a certes évolué ces dernières années, mais avec des caractéristiques particulières : moins d’opération de fonds de Private Equity que par le passé et plus d’opérations entre opérateurs, aussi bien au Maroc qu’en Afrique subsaharienne.

Mazars Maroc intervient régulièrement dans ces différentes opérations, à la demande de ses clients ou partenaires aussi bien au Maroc qu’en Afrique Subsaharienne, depuis de nombreuses années. En effet, nous avons constitué une équipe rôdée aux processus transactionnel pouvant intervenir dans la majorité des maillons de chaine d’un projet M&A.

 


F.N.H : A l’échelle nationale, quels sont généralement les motifs qui sont à l’origine des opérations de fusions acquisitions?

 

N.E.K : Au Maroc, comme partout ailleurs, les motivations d’opérations de M&A, en dehors des investissements réalisés par les investisseurs financiers (Fonds d’investissement par exemple), ont plusieurs objectifs. Pour les opérateurs marocains  il  y a lieu de citer la consolidation de parts de marchés, l’entrée sur de nouveaux secteurs apportant une certaine complémentarité et la recherche de synergies.

Les objectifs pour les opérateurs internationaux ont trait à l’accès au marché marocain et à une plateforme d’exportation. A cela s’ajoute la gestion des opérations sur un plan continental.

Globalement, toutes ces segmentations découlent d’analyses à postériori, vu que les opérations M&A sont dictées essentiellement par des considérations liées au couple croissance/rentabilité (à court terme ou à long terme), avec dans certains cas également des objectifs de sécurisation d’un canal d’approvisionnement ou de distribution.
 

 

F.NH: Quels sont les secteurs qui enregistrent le plus d’opérations de fusions acquisitions?

 

N.E.K: Aucun secteur n’échappe à ce processus pour diverses raisons, toutes de nature économique : recherche de tailles critiques, recherche d’implantations stratégiques, recherche de valeur ajoutée liée aux synergies ou complémentarité…

Ceci étant, si dans le domaine des secteurs non régulés ces opérations sont courantes et laissées à la discrétion des opérateurs, au niveau des secteurs régulés, ces opérations de M&A sont intrinsèquement conditionnées par la volonté du régulateur ou de l’Etat, dans le cadre de ses options politiques générales (banques, assurances, etc.).

 

 

Propos recueillis par M.D

 

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