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La CMR tend la main aux chercheurs

La CMR tend la main aux chercheurs

 

Première édition des rencontres scientifiques de la CMR.

Comment le monde académique peut-il aider à résoudre l'épineuse équation des retraites ?

 

La sécurité sociale a toujours nourri les travaux de recherche et a même permis le développement d'activités financières nouvelles et leur prospérité, comme l'actuariat et la gestion actif-passif.

Le volume et l'historique des données dans le secteur en fait aussi une mine d'or pour les informaticiens dans les problématiques de modélisation, de Big data et de data science. Mais au Maroc, les ponts sont rompus entre le monde académique et la sécurité sociale.

L'on compte seulement 3 publications scientifiques marocaines référencées sur le secteur dans les moteurs de recherche universitaires spécialisés pour une production mondiale référencée de plus de 600 publications par an. Pourquoi le monde de
la recherche ne s'intéresse-t-il pas à ce secteur ? Etonnant quand on sait que la viabilité des caisses marocaines est une bombe à retardement économique et sociale.

Des chercheurs se sont exprimés sur la question à l'occasion d'une rencontre scientifique organisée par la Caisse marocaine des retraites (CMR). Pour eux, il s'agit d'abord d'un manque de moyens financiers et matériels à disposition des laboratoires de recherche universitaire, et d'un autre côté du manque de passerelles offertes par les organismes de prévoyance, qui ne s'ouvrent pas suffisamment sur le monde académique.

Un dysfonctionnement que Lotfi Boujandar, Directeur général de la CMR, promet de résoudre avec les rencontres scientifiques de la CMR et les différentes conventions signées lors de cette première édition.

Une convention a ainsi concerné le Centre national pour la recherche scientifique et technique (CNRST), et ce dans le but de promouvoir la recherche. Un second accord de coopération a été signé avec le Centre international de formation de l'Organisation internationale du travail (OIT) pour le développement d'expertise et le renforcement des capacités institutionnelles dans le domaine de la retraite.

 

Les apports de la recherche scientifique

L'expérience à l'international montre que la recherche apporte des réponses concrètes aux problématiques de prévoyance sociale et de sécurité sociale. En Europe, la recherche a «innocenté» la fraude comme cause des déséquilibres financiers et a permis en analysant l'offre (les services de sécurité sociale) et la demande (les besoins en couverture) de comprendre pourquoi certains citoyens et entreprises restaient hors champ. Il s'agit de biais comportementaux liés, par exemple, à la gêne, au contact rugueux avec l'administration, ou encore à la complexité des formulaires et des procédures, des phénomènes qui ont tendance à décourager la demande.

Au Maroc, le monde de la recherche s'accorde sur quelques postulats de départ pour résoudre l'équation de l'épineuse réforme des retraites. Le premier est celui de la transition démographique où le Maroc connaitra, selon l'avis des chercheurs, une transition importante en l'espace d'une trentaine d'années.

La proportion de la population âgée de 60 ans et plus va passer de 9% en 2014 à 23,2% en 2050 et celle des plus de 75 ans sera de l'ordre de 7%. Cette transition rapide s'explique par les phénomènes classiques de baisse de la fécondité, de recul de la mortalité et par l'allongement des durées de vie. D'autres postulats scientifiques rendent la réforme difficile. Car, si le système des retraites actuel est marqué par des inégalités sociales, toute réforme qui passerait par un aménagement des taux de cotisation ou de remplacement, risque d'accentuer ces inégalités.

Deuxièmement, la structure du marché du travail, en termes de niveau d'activité et de qualification, ne permet pas de se contenter d’une réforme «limitée» des retraites.

Enfin, l'élargissement de la couverture pose des questions d'équilibres financiers et de transferts entre génération. Une équation à plusieurs variables que l'Etat doit résoudre et que la CMR propose au monde de la recherche scientifique de s'y pencher pour faire des propositions. ■

 


La data, nerf de la guerre

Pour faire tourner des modèles mathématiques complexes, des processus stochastiques ou tout autre méthode de prédictibilité permettant la réduction des coûts, des risques et des délais de traitement, le monde scientifique et les mathématiciens ont besoin de grandes masses de données, de la data dématérialisée, fiable et accessible.

Or, l'indisponibilité de ces données sous format électronique peut poser des limites au travail des Data scientists qui peuvent par exemple modéliser la détection de fraude et prévoir des événements de rupture.

La réforme des retraites doit se pencher sérieusement sur ces contraintes pour profiter des avantages du digital. Désormais, les retraites doivent penser à la data, à sa digitalisation et sa mutualisation. Cette data doit être variée, permettre son partage et son interopérabilié. Toute une réforme !

 

 

A.H

 

 

CMR

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